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RECAP 2007, HORIZON 2008,autrement : (2) SAP au centre du monde

Les progiciels s’imposent un peu plus au cœur de l’entreprise, pour la comptabilité et la gestion financière. Ils ont acquis une place indiscutable dans le système d’information. Les réglementations diverses (comme Sarbanes-Oxley) ont contribué, il est vrai, à les pousser au centre des débats. Leur rôle stratégique se vérifie dans les stratégies déclarées des directions générales.

En 2007, on a vu les règles de contrôle et les procédures d’audit se construire peu à peu autour des modules centraux de ces logiciels intégrés. Ils sont devenus incontournables. Les choix d’investissements informatiques se font à partir de ces produits. Autrement dit, on choisit un module de SAP, point final. Le reste (le SGBD, la machine, le stockage) est affaire d’intendance qui suivra.

Lorsqu’il faut compléter la panoplie applicative (par exemple pour des produits de gestion d’identité ou de ‘business intelligence‘) on regarde d’abord ce qui s’adapte bien aux modules SAP que l’on a déjà. SAP est au centre du marché.

SAP (et maintenant aussi Oracle) ont donc tendance à élargir leur emprise autour de leur point d’ancrage. Les rachats d’Hyperion et de Business Objects en 2007 peuvent se lire ainsi. Le rachat de Cognos par IBM aussi, mais à l’envers : c’est une réaction de défense pour pouvoir exister face à SAP et accessoirement aussi agrémenter DB2 et WebSphere.

On notera à cette occasion qu’HP réagit aussi, mais de manière originale et offensive en créant une offre de toute pièce : Neoview qui lui permet d’avoir un point fort de type applicatif datawarehouse qui sait tirer parti de ses matériels. En faisant cela, HP sort de son attitude « agnostique » traditionnelle et fait un pas dans le produit clé en main. Il est surprenant que cela soit passé autant inaperçu en 2007 !

Que prévoir pour 2008 ?

Les éditeurs de PGI vont varier leurs offres vers le service.

Ils ont bien commencé à le faire, mais les initiatives vont continuer, aussi bien pour des produits en exploitation chez le client, que pour des offres hébergées chez un tiers ou des services à la demande (les fameux SaaS, software as a service). La compétition entre les éditeurs, les hébergeurs et les intégrateurs ne fait que commencer.

Les offres intègreront de plus en plus les notions de responsabilité et de sécurité pour le bien de l’utilisateur. Les éditeurs, étant maîtres d’un élément central de l’ensemble, ont un sérieux atout en main. Les intégrateurs, en revanche, semblent en position de faiblesse, car leur espace vital est grignoté d’un côté par l’éditeur et de l’autre par l’hébergeur qui voudra monter en valeur ajoutée sur des thèmes porteurs comme la sécurité ou la continuité d’activité. Des soucis en perspective pour les Capgemini et autres Atos-Origin !

SAP et Oracle vont labourer le marché en 2008

On verra probablement ces deux leaders – SAP et Oracle – faire des entrées dans les banques et compagnies d’assurance qui jusqu’à présent les ont plutôt ignorés. Au besoin cela se fera par des acquisitions ciblées. Sur ce point, Oracle (avec i-Flex) est mieux positionné que SAP qui devra apprendre d’avantage à acheter des sociétés.

Sur la base installée, beaucoup d’argent sera gagné par les éditeurs en évolutions de versions, maintenance et modules supplémentaires. Les tiers mainteneurs (comme Tomorrow-now) auront du mal à être à la fois crédibles , juridiquement en règle et rentables.

Les offres de middleware applicatif (Netweaver de SAP et Fusion d’Oracle) devront faire la preuve concrète de leur utilité. Pour l’instant il s’agit plutôt de concepts d’analystes; il va falloir passer à du réel, utile sur le terrain ; la base installée veut y croire. Des désillusions ou des retards de produits sur ce point ne sont pas à exclure…

Et les autres ?

IBM et HP, vendeurs de matériels « banalisés », seront vigilants dans leur rôle tactique de prise de territoire sur le marché, l’un avec sa base de données DB2 et son portefeuille Cognos tout neuf, l’autre avec son produit Neoview sur du Tandem revampé. Les deux avec leurs serveurs aussi bien en monde Unix, Linux que Wintel.

Disposant, en outre, de sa branche Service, IBM a donc trois atouts en main. HP, lui, en a deux pour aller au combat. Sun n’en a qu’un seul avec une famille de serveurs qu’il faudra rénover dans le haut de gamme. Méritera-t-il d’être cité pour hauts faits en 2008 ?

On le voit, les acteurs s’organisent autour de SAP en un jeu de « coopétition », SAP sera-t-il à la hauteur de l’enjeu ?

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(*) Consultant, Duquesne Research

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