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RISC-V : la stratégie de l’UE passera par EuroHPC

Vers un écosystème européen de calcul haute performance fondé sur RISC-V ? EuroHPC est en tout cas désormais officiellement positionné sur ce sujet. Son véhicule : un appel à propositions. Le conseil d’administration en a approuvé la mise en place voilà quelques semaines.

Il sera possible de postuler – avec un léger retard sur le calendrier prévisionnel – du 26 janvier au 4 avril 2023. L’idée est de sélectionner une seule proposition. Puis de constituer, sur cette base, un partenariat-cadre de six ans reposant sur un consortium. Budget estimé : 270 M€, à parts égales entre l’UE et les États membres participants.

EuroHPC vise large, du développement de technologies à l’adaptation de l’existant pour permettre d’y intégrer des composants RISC-V. Il s’agira aussi, entre autres, de définir des standards et des spécifications d’interfaces, tout en s’assurant que la propriété intellectuelle « reste en Europe ». À ce propos, ne peuvent participer que des entités basées dans l’UE, en Norvège ou en Islande. Elles peuvent toutefois être détenues par des pays ou des entités tiers, aussi longtemps qu’ils se trouvent dans l’OCDE. Laquelle comprend, on l’aura noté, les « five eyes ».

Sur la partie hardware notamment, EuroHPC envisage des synergies avec des projets financés par la coentreprise « Technologies numériques clés » (KDT, « Key Digital Technologies »). Celle-ci a effectivement déjà lancé des appels à propositions touchant à RISC-V. L’un en 2021, portant sur le « développement de briques open source ». L’autre en 2022, concernant la conception de processeurs spécialisés.

RISC-V, l’une des boussoles du Chips Act

En toile de fond, le Chips Act. La Commission européenne a émis, voilà près d’un an, cette proposition de règlement*.

Le texte pose un cadre pour renforcer l’écosystème européen des semi-conducteurs. L’initiative Chips for Europe incarne le véritable pilier de la stratégie. Elle porte six objectifs. Cinq d’entre eux financés par l’intermédiaire du programme Horizon Europe. Le sixième à la charge de KDT ; avec, comme véhicule de financement, le programme pour une Europe numérique. L’objectif : développer des capacités de conception intégrées à grande échelle. Parmi les moyens envisagés, une plate-forme virtuelle ouverte… et le recours à RISC-V.

Un rapport d’experts remis à Bruxelles sur la question du hardware open source est venu appuyer le pendant RISC-V du Chips Act en identifiant les débouchés pertinents. Parmi eux, le HPC.

* Le Chips Act s’inscrit dans un paquet législatif qui comprend une autre proposition de règlement destinée à recentrer KDT sur les semi-conducteurs. Autant en matière de missions que de branding.
L’ensemble est actuellement en discussion au Conseil de l’UE et au Parlement. On peut retrouver à cette adresse les opinions de diverses commissions des deux organes.

Photo d’illustration générée par IA

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