L’hyperautomatisation*, un horizon encore lointain ? Nous nous étions posé la question l’an dernier à l’aune du Magic Quadrant de la RPA. Gartner y dépeignait des usages majoritairement axés sur l’automatisation « tactique » de tâches.
Cette année, le discours a changé. Les responsables d’applications vont au-delà de cette automatisation tactique, affirme le cabinet américain. Les fournisseurs, dans l’ensemble, accompagnent ces stratégies, ajoute-t-il. Et de mentionner, entre autres, la plate-forme d’Appian (qui a fait la jonction avec sa brique BPA), le Cloud Pak for Automation d’IBM et le portefeuille unifié Pega Infinity de Pegasystems.
Aucun de ces trois fournisseurs ne se trouve parmi les « leaders » du Quadrant de la RPA. Ils sont cinq dans cette catégorie… et ce sont les mêmes que l’an dernier. À savoir Automation Anywhere, Microsoft, NICE, SS&C Blue Prism et UiPath.
Gartner juge les fournisseurs sur deux axes. L’un prospectif (« vision »), centré sur les stratégies (sectorielle, géographique, commerciale, marketing, produit…). L’autre centré sur la capacité à répondre effectivement à la demande (« exécution » : expérience client, performance avant-vente, qualité des produits/services…).
Sur l’axe « vision », la situation est la suivante :
Fournisseur | |
1 | Microsoft |
2 | UiPath |
3 | Appian |
4 | Automation Anywhere |
5 | Salesforce |
6 | SS&C Blue Prism |
7 | Pegasystems |
8 | SAP |
9 | NICE |
10 | IBM |
11 | Lalye |
12 | EdgeVerve Systems |
13 | Cyclone Robotics |
14 | Samsung SDS |
15 | Hyland |
16 | Nintex |
Sur l’axe « exécution » :
Fournisseur | |
1 | UiPath |
2 | Automation Anywhere |
3 | SS&C Blue Prism |
4 | Microsoft |
5 | NICE |
6 | Cyclone Robotics |
7 | Pegasystems |
8 | Samsung SDS |
9 | EdgeVerve Systems |
10 | Appian |
11 | SAP |
12 | Salesforce |
13 | IBM |
14 | Nintex |
15 | Lalye |
16 | Hyland |
L’essentiel des briques jugées « optionnelles » l’an passé pour figurer au Quadrant de la RPA le restent. Il en est ainsi de la découverte de tâches (task mining), de la conception low code et de l’automatisation par API. Gartner semble, en ce sens, envisager un « cœur fonctionnel » auquel on viendra greffer, « à la carte », des technologies qui porteront les stratégies d'(hyper)automatisation. Certaines font l’objet de Quadrants, comme l’iPaaS, les plates-formes low code et la gestion des API. Trois segments sur lesquels Salesforce se place dans le haut du panier.
Deux des « leaders » (Automation Anywhere et UiPath) font l’objet d’un avertissement quant à la qualité variable des prestations de leur partenaires. L’un et l’autre ont également droit à un mauvais point sur la tarification. Le premier, essentiellement parce qu’en supprimant son Partner Pack, il a fait monter le ticket d’entrée. Le second au vu des témoignages de certains clients on-prem, qui ont signalé de nettes hausses de prix.
Chez SS&C Blue Prism, on a aussi constaté de telles hausses de prix, plus générales, liées notamment à l’inclusion de frais de support auparavant optionnels. Microsoft, au contraire, a droit à un bon point, pour deux raisons. D’une part, les remises sur Power Automate avec Microsoft 365 Entreprise. De l’autre, la disponibilité d’une version gratuite de Power Automate Desktop.
Sur le volet fonctionnel, c’est mi-figue, mi-raisin pour NICE. Du côté positif, il y a notamment l’extension des capacités IDP et l’introduction de « déclencheurs IA » vocaux et comportementaux. De l’autre côté, il y a l’absence d’OCR et d’autoML natifs.
Particulièrement vanté sur ce même volet, Automation Anywhere s’est distingué en intégrant ChatGPT en production, complétant ses briques IQ Bot (traitement de documents) et AISense (vision par ordinateur). UiPath a toujours pour lui l’exhaustivité d’un portefeuille qui englobe jusqu’à la découverte de processus (process mining) et les tests applicatifs.
Microsoft aussi a intégré du GPT dans Power Automate, sous la bannière Copilot. Cela lui vaut un bon point, comme le degré d’intégration de sa brique RPA avec le reste de la plate-forme Power. On ne peut pas en dire autant de la clarté de l’offre, que ce soit sur le licensing ou la différence entre Power Automate et Power Automate Desktop. Gartner souligne aussi l’absence de prise en charge des systèmes Mac et Linux, ainsi que la difficulté à intégrer certaines apps héritées.
Pas non plus de runtimes Mac et Linux pour SS&C Blue Prism. L’offre a aussi ses limites sur la capacité à embarquer les automatisations : c’est possible uniquement dans les applications web. Elle se distingue en revanche positivement pour son contenu : nombreux connecteurs, ajout de la RPA assistée sur desktop, etc.
Chez NICE, c’est la RPA autonome qui pèche. Elle peut en tout cas être plus difficile à déployer et à configurer que chez la concurrence. Plus globalement, la cadence de mise à jour (deux releases en 2022) est inférieure à ce que proposent les autres « leaders ». NICE se distingue cependant par son approche sectorielle, sa communauté et son centre d’excellence.
* Gartner définit ainsi l’hyperautomatisation : « discipline qui aide à combiner et à orchestrer plusieurs technologies pour une automatisation orientée événements ».
Photo d’illustraton © Murrstock – Adobe Stock
Dans un avis consultatif, l'Autorité de la concurrence a identifié les risques concurrentiels liés à…
OpenAI signe un « partenariat de contenu stratégique » avec Time pour accéder au contenu…
Au lendemain du rejet de sa proposition de restructuration, David Layani annonce sa démission du…
Après un an, Hugging Face a revu les fondements de son leaderboard LLM. Quels en…
Mozilla commence à expérimenter divers LLM dans Firefox, en parallèle d'autres initiatives axées sur l'intégration…
VMware met VCF à jour pour y favoriser la migration des déploiements qui, sur le…