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S/4 Hana : ce sera peut-être simple, mais pas pour SAP

S pour simplicité. Depuis l’annonce de sa nouvelle génération d’ERP S/4 Hana, en début d’année 2015, SAP martèle que ce progiciel vise à réduire la complexité de ses environnements… et à ouvrir la voie à des processus d’entreprise repensés. Sauf que… la base installée SAP ne semble pas encore pleinement convaincue par les arguments – plutôt contre-intuitifs il est vrai – du premier éditeur européen.

Dans une enquête menée par TNS Sofres auprès de 210 membres de l’USF (l’association des utilisateurs SAP francophones), les dirigeants informatiques français ne font pas mystère de leur insatisfaction face aux messages assez lénifiants qu’envoie le fournisseur. Plus de 75 % des entreprises interrogées estiment que leur niveau d’information sur les fonctionnalités couvertes par S/4 Hana est moyen ou mauvais. Bref, la roadmap de la nouvelle génération de progiciels reste mal comprise. Même constat concernant l’impact du produit sur les processus métiers : là encore, plus des trois-quarts des sociétés sondées se disent moyennement ou mal informées.

« Aller plus vite ? L’intérêt est limité »

Pour Patrick Geai, vice-président de l’USF, ni l’argument de la simplification des environnements techniques ni celui du fonctionnement In-Memory – caractéristique essentielle de Hana – ne saurait suffire. « Si la migration vers S/4 Hana se limite à aller plus vite, son intérêt est limité. Le réel attrait de l’opération se situe dans la refonte des processus métiers, dit-il. Ce qui signifie qu’on s’engage dans un grand projet SAP. Un projet coûteux pour lequel le ROI devra être validé et qui posera nécessairement la question, plus globale, de la stratégie de modernisation des SI. »

Et même si l’éditeur assure que la transition depuis la génération actuelle de la Business Suite se fera en douceur, là encore des doutes persistent. « La trajectoire de migration implique nécessairement la cohabitation des deux systèmes, l’ancienne génération d’un côté, S/4 Hana de l’autre. Ce fonctionnement transitoire avec deux systèmes impliquera des surcoûts, au niveau de la production informatique et en matière de ressources humaines. Mais nous manquons d’informations précises sur la roadmap ou d’abaques fournis par SAP pour évaluer ces coûts », reprend Patrick Geai.

Malgré tout, une stratégie visionnaire

Si les utilisateurs se montrent critiques sur la migration vers S/4 Hana, la stratégie de l’éditeur n’est pas, à proprement parler, remise en cause. C’est même plutôt le contraire. Plus de 7 entreprises sondées sur 10 voient dans S/4 Hana une stratégie visionnaire. Et près de 60 % des dirigeants interrogés estiment cette dernière adaptée à leurs besoins.

Au final, 28 % de la base installée française de SAP envisage une migration d’ici à 2018 (13 % pour la seule année 2016). Même si, évidemment, il faut parler davantage d’une trajectoire de migration que d’une transition brutale d’une génération d’ERP à l’autre. « En France, très peu de clients de SAP se sont déjà lancés dans cette opération », assure Patrick Geai. Pour l’instant, 38 % des entreprises interrogées n’envisagent pas un passage à S/4 Hana.

Signalons, enfin, que la question des licences continue d’inquiéter les utilisateurs. Dans un contexte de renforcement des audits des licences par l’éditeur, si on croit l’USF, 8 entreprises utilisatrices sur 10 affirment ne pas avoir suffisamment d’information sur le licensing de S/4 Hana.

A lire aussi :

Migrer vers S/4 Hana : c’est plus simple qu’avant, promet SAP

Intégration du Saas, S/4 Hana : SAP entend finir le job

Audit de licences SAP : des redressements en dizaines de M€, selon l’USF

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