Saga IT : comment IBM a traversé un siècle de technologies

Au début étaient des machines à statistiques, des pointeuses et des balances électroniques, pour quelques millions de dollars de chiffre d’affaires. Un siècle et quelques années plus tard, IBM est devenu une société de conseil et de services dont les revenus annuels avoisinent 70 milliards de dollars. Silicon revient sur l’histoire et la métamorphose du premier géant de l’IT.

À fond le Cloud

L’ouverture devient aussi un maître mot de la stratégie. La jonction établie entre l’offre de gestion de bases de données DB2 et l’environnement Visual Studio .NET de Microsoft en témoigne. Il en va de même pour l’intégration, dans le portefeuille de progiciels d’IBM, des produits d’un concurrent : PeopleSoft. Un mariage d’intérêts qui, au passage, permet à ce dernier de contrer l’OPA hostile d’Oracle.

Le nouveau millénaire est également marqué par un engagement technologique et financier en faveur de Linux.

Le noyau open source est à la base de l’offre Blue Cloud qu’IBM annonce en 2007. D’autres briques sous licence ouverte sont utilisées, à l’image de Hadoop et MapReduce.
Le New York Times parle alors d’informatique « façon Google ».
On considère aujourd’hui que le groupe américain – à l’époque présidé par Eric Schmidt – fut le premier à utiliser le terme « cloud computing » dans son acception « moderne ».
L’une des plus anciennes occurrences rendues publiques à ce jour remonte à 1996. Elle figure dans une présentation réalisée par les équipes de Compaq.

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Lorsque Ginni Rometty (en photo) prend les rênes d’IBM en 2012, l’activité se développe sous la marque ombrelle SmartCloud. Elle consiste en des services d’infrastructure parmi lesquelles Cloudburst.

La première opération de croissance externe réalisée sous cette nouvelle ère a une forte coloration cloud. Elle porte sur Green Hat, un fournisseur britannique de solutions de test logiciel.

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Ginni Rometty – CEO d’IBM de 2012 à 2020

Une acquisition de plus grande envergure intervient en 2013. Pour 2 milliards de dollars, IBM met la main sur SoftLayer, l’un des principaux fournisseurs mondiaux de cloud privé d’infrastructure.
La stratégie est alors réaffirmée : cloud et analytique en sont le cœur ; SoftLayer et l’architecture POWER, les piliers.

La communication est ensuite progressivement harmonisée autour de la marque IBM Cloud. Entre-temps, les autorités américaines ont pris le temps d’enquêter sur la manière dont le groupe comptabilise ses revenus sur ce segment (un dossier clos sans sanction).