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Salon Linux: pourquoi HP pousse-t-il l’Open Source?

Les constructeurs sont-ils sincères? Peut-on les croire lorsque, tout en continuant de vendre leur système d’exploitation propriétaire -tel HP-UX- ils disent tant de bien de l’Open Source et de Linux?

Silicon.fr a mis à l’épreuve l’un des gourous de l’Open Source chez HP Corp., Daniel A. Gilfix. Avec franchise, il s’est prêté à ce jeu de ce que certains qualifient un peu vite de pocker menteur.

Car, tout simplement, HP ne se résume pas à HP-UX

« Dans un premier temps, nous avons poussé Linux sur l’infrastructure, jusqu’aux serveurs ‘blade’(cf. le projet OpenSSI, celui du ‘clustering’ professionnel sous OpenVMS ou Unixware « libre »). Mais aujourd’hui, nous sortons du système d’exploitation pour aller vers les applications« , souligne D. Gilfix.

« Linux conforte sa 2è place des systèmes d’exploitation, avec 20,7% de part de marché derrière Windows en 2006 sur les 3 premiers trimestres (source: IDC), tandis que Unix n’occupe plus que 8% »

Est-ce à dire que HP-Ux est voué à disparaître?

« Non, sûrement pas. Il n’est pas question d’abandonner HP-Ux. C’est vrai qu’on assiste, en proportion, à un recul global d’Unix, mais HP reste le numéro un sur Unix. Mais, en même temps, nous nous félicitons de compter 6.500 salariés travaillant quasiment exclusivement sur le développement de l’environnement Linux, dont 2.500 ingénieurs. » Linux a l’avantage pour les clients d’apporter un environnement « ouvert » . Nous l’installons jusque sur les machines ‘Non Stop’ (à tolérance de pannes), et sur tous serveurs Integrity ». « Nous sommes vraiment agnostiques sur le sujet ».

Est-ce qu’il y a un risque que les revenus baissent?

« Le fait est que, autour de Linux, nous vendons un ensemble de services. Les entreprises clientes vivent dans un environnement « blended » [mélangé, mixte], tout comme notre offre Linux qui existe à la fois sur plate-forme ProLiant (Intel x86) ou Integrity (Itanium…). Et au bout du compte, nous nous retrouvons le leader avec 1,7 million de serveurs Linux vendus(en cumul, à la date de septembre 2006), et un chiffre d’affaires, cumulé, de 7 milliards de dollars depuis 1998″[source IDC], ce qui correspond à 20% du marché Linux environ ». A noter qu’en France, toujours selon IDC, HP est également en tête du marché des serveurs Linux avec 37,51% de part de marché (au 3è trimestre 2006) – le marché étant en croissance de +28% (en valeur).

Entre les distributions de Redhat et de SUSE (Novell) ou d’autres (comme Mandriva, en France, hélas éprouvél), HP se refuse à faire un choix, même s’il semble que, sous l’influence du marché américain, Redhat soit plus souvent cité… SUSE marque des points en Europe.

Et que penser de l’accord Microsoft – Novell ?

« Oui, ça encourage, clairement, ça stimule le marché Linux. Microsoft reconnaît la place occupée désormais par Linux. La portée de cet accord, c’est qu’il faut améliorer le poste « client », l’offre alternative ».

HP soutient également beaucoup la distribution Debian, avec des utilisateurs/développeurs très avertis, ceux notamment chargés de l’administration des systèmes.

Et Solaris « libre » de Sun?

« Oui, nous y croyons, nous allons le supporter sur nos systèmes X86 (ProLiant). Sun a changé d’avis -plusieurs fois- mais là ils assument un vrai risque, il fallait qu’ils fassent un choix, ils l’on fait! ».

Un autre acteur, complice et partenaire de HP dans l’environnement Linux -et Java /JEEE- avec les apports JBoss (récupérés par RedHat…), c’est Oracle:

« Ils poussent Linux sur un bon nombre de comptes, et nous les accompa gnons, quitte à tempérer certaines ardeurs: car nous donnons au marché nos ‘blue prints’ de validation (cf. offre OSMS, gratuite). Il ne faut pas aller trop vite. L’important pour les entreprises, c’est de ne pas rater leur migration vers Linux! Donc, nous ne lésinons pas sur les tests, sur la validation du ‘kernel’ 2.6 [noyau, coeur du système d’exploitation] qui, c’est vrai, apporte, au minimum, +10% en performances ». Autre contribution de HP auprès des environnements Oracle, c’est Insight Manager, une offre de gestion/supervision commune, multi-environnement.

En conclusion?

« Linux est mûr, prêt à jouer son rôle d’offre alternative pour toutes les plates-formes et applications ou presque, en particulier dans la mise en place des scénarios de virtualisation. Il reste sans doute des créneaux où il existe encore beaucoup à faire, comme celui de la gestion des volumes logiques dans les configurations de stockage de données, mais globalement, nous constatons de grandes avancées autour de Linux ».

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