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Silicon Valley : Scality amène le stockage objet à maturité

IT Press Tour, San Francisco

Scality est certainement la start-up de la Silicon Valley que nous suivons avec le plus d’assiduité… Deux raisons à cela : pionnière du SDS (Software-defined Storage), elle est en train de faire son trou dans un domaine inattendu, le logiciel de stockage de données en mode objet, en anneau Ring, qui prend place au dessus de serveurs standards. Surtout c’est une des grandes réussites de nos jeunes pousses françaises (la société trouve ses origines dans l’Hexagone), qui plus est dans un domaine où il est difficile de briller face aux start-up américaines, l’infrastructure IT.

Et, en la matière, Jérôme Lecat, le sémillant fondateur et CEO de Scality, ne cache pas ses ambitions : le Ring de stockage totalement logiciel et agnostique coté matériel ne vise que les clients à plus de 1 Po (peta-octets, soit 1000 To ou 1 000 000 de Go). « Nous ne ciblons pas le ‘middle class’, mais plutôt le datacenter, plus efficace et contrôlé. Nous sommes en discussion avec 7 des 20 plus grosses banques mondiales. Elles souhaitent adopter le Software-defined datacenter, mais également conserver leurs architectures on premise. Elles ne sont pas prêtes pour le stockage objet, qui est une technologie pour le back-end. Mais l’objet fait partie de leurs projets ». Le plus gros client de Scality aligne 60 Po !

La maturité d’une solution d’entreprise

En l’espace de quelques mois, Scality s’est affiché sur de nombreux marchés sur lesquels il dispose désormais de clients : le mail, le partage de photos, le SaaS et le PaaS, les universités pour les labs, le computing parallèle et le calcul (HPC et HPDA), l’énergie, la banque, la finance, le manufacturing, l’Internet. Quels sont ceux qui résistent à la vague ? « La santé n’est pas prête, en l’absence de normes et standards. Ainsi que le mainframe, dont les clients ne veulent pas modifier le code ». De même, Jérôme Lecat nous confirme être en contact avec les principaux constructeurs dans le stockage des données…

Ce qui ressort de ce portrait que nous livre Jérôme Lecat – même s’il s’en défend, nous affirmant que ce sont les clients qui sont venus à lui, en particulier les banques – c’est la maturité de la solution de Scality. En fait désormais un produit d’entreprise. Avec un seul réel compétiteur à ce niveau de productivité, et encore dont l’agressivité ne s’exprime qu’en Europe, la division Isilon d’EMC, « notre seul compétiteur capable de s’aligner sur les prix. »

Le support de NFS v3

Le support de NFS v3 est la principale nouveauté qui accompagne l’annonce de la version 4.2 du ring de Scality. La start-up soigne son approche du marché en adoptant des protocoles traditionnels. C’est un pari que prend Jérôme Lecat, même si le risque n’est pas bien grand. « Tout stockage objet doit disposer de NFS », plaide-t-il. De quoi affronter les grands compétiteurs du stockage NAS que sont EMC avec Isilon, mais également NetApp avec FAS. Agnostique des architectures sur lesquelles elle repose, la solution de Scality se veut plus souple, avec des performances supérieures. Tout en conservant les fonctionnalités qui font la richesse de son offre, comme la haute sécurité des données par la multiplication (réplication) des objets en autant de copies, et la capacité de reconstruire un disque dur défaillant.

Comme prévu, le support de Hadoop a été ajouté à la version 4.2 de Scality. Deux autres supports sont attendus. Tout d’abord l’authentification Kerberos, pour le premier trimestre 2014. Et surtout la gestion des snapshots. Mais, pour cela, il faudra attendre 2015. Le snapshot manque singulièrement à l’offre de Scality, mais Jérôme Lecat ne dérogera pas à son originalité. La fonctionnalité ne portera pas sur un snapshot au niveau du cluster, la sécurité exceptionnelle du Ring se suffirait à elle même selon Scality, mais sur les données associées à un utilisateur, ce qui a du sens.

Production du code en France

Pour Scality, l’heure est à la consolidation de ses bases… mais sans rogner sur ce qui a fait son succès. En particulier, même si sa visibilité s’exerce désormais essentiellement à partir de San Francisco, Jérôme Lecat entend maintenir la production du code en France. D’abord parce que la compétence de ses équipes est à Paris. « Ils reçoivent la meilleure formation et ils sont plus stables ». Ensuite parce que le coût des ingénieurs est réduit de moitié en France par rapport à la Silicon Valley, même avec le coût social de l’emploi dans le modèle français…

Alors si le fondateur de Scality a recruté un responsable marketing (CMO) américain – Ron Weissman, qui exercera son activité à partir de San Francisco -, c’est à un français qu’il a confié la gestion des finances (CFO) de la start-up (Philippe Mechanick). Ce dernier aura la charge de prolonger l’approche prudente de Jérôme Lecat, qui en bon gestionnaire a su éviter de flamber après sa dernière levée de fonds, et conserve une précieuse réserve de 22 millions de dollars en banque pour affronter l’avenir et ses concurrents…


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