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Lancé en août 2003, Skype a révolutionné les télécommunications et notamment les appels à l’international. Le modèle de Skype reposait sur une architecture P2P (peer to peer) décentralisée et distribuée. Un modèle qui a vécu ses heures de gloire pendant les 10 premières années d’existence de Skype et qui a effrayé nombre de responsables IT (consommation importante de bande passante, facture salée d’Internet mobile, sécurité de la solution).
Puis en 2011, Microsoft rachète Skype et dès le début des questions se sont posées pour savoir si cette architecture allait perdurer ou évoluer. La firme de Redmond a tranché en transformant l’architecture réseau de Skype. A partir de 2012, elle a développé des supernœuds et les a ajoutés au backbone P2P de Skype. Ces supernoeuds étaient sur centralisés sur des serveurs au sein de datacenters sécurisés. L’objectif de ces équipements était de faciliter la recherche des utilisateurs, mais Microsoft précise que les appels demeuraient en mode P2P. Puis avec le temps, Microsoft a réorganisé le back-end de Skype en un service Cloud sur la plateforme Azure.
Certains considèrent que cette transformation rendait plus facile la collecte des données y compris par les agences gouvernementales. Une hypothèse réfutée par Microsoft qui préfère mettre en avant le développement de nouveaux services comme le partage de fichiers, les appels de groupe sur mobile, Skype Translator ou plus récemment Skype Bot.
Pour autant, la bascule vers le tout Cloud n’est pas complète peut-on lire sur un blog. Gurdeep Pall, vice-président en charge de Skype et Skype for Business explique que « la migration a pris du temps et n’est pas encore totalement complète. Cela devrait être le cas dans les prochains mois ». Il précise que cette migration s’est faite en assurant dans le même temps l’ensemble du service. Cela a pu entraîner des problèmes de synchronisation ou des retards dans les notifications. A nos confrères de ZDnet, le dirigeant se risque à une analogie, « nous avons reconstruit l’avion pendant qu’il était en vol ».
Alors dit-il adieu au P2P ? Non pas définitivement. Microsoft va garder l’architecture P2P pour deux cibles. La première est les médias, « le P2P sera le premier choix et Azure servira en backup », souligne Gurdeep Pall. Et le second est Skype for Business qui n’est pas construit sur la même architecture que Skype pour le grand public.
Avec cette évolution, Microsoft en profite aussi pour mettre à jour ses applications Skype. Un toilettage qui élimine certaines plateformes dont Windows Phone et des anciennes versions d’Android. La firme veut se concentrer sur l’application universelle de Skype pour Windows 10, Skype pour iPhone, iPad et Android ainsi que la version Web du client
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