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Télécoms : vers une consolidation des opérateurs en 2014 ?

Il y a deux ans, Free entrait sur le marché mobile avec une offre low cost qui allait secouer l’industrie des télécoms en France en poussant les opérateurs à baisser leurs tarifs. Donc à réduire une marge que la croissance du marché mobile ne parvient pas à compenser. Au dernier pointage, l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) observe un recul annuel de 9,3% du chiffre d’affaires du secteur. Revenus en baisse que les opérateurs doivent combiner avec des investissements qui, hors achat de licences, restent soutenus à travers les déploiements d’infrastructures fixes et mobiles pour le déploiement du très haut débit.

Situation difficilement tenable

Une situation qui pourrait se révéler difficilement tenable commercialement d’autant que Bouygues Telecom a promis une nouvelle guerre des tarifs, sur les box cette fois, pour 2014, en réaction à l’arrivée de Free sur la 4G. En parallèle, de nouveaux acteurs de la 4G, notamment Virgin Mobile, s’apprêtent à entrer sur le marché tandis que le groupe Numericable/Completel est en ordre de bataille après son entrée en Bourse à l’automne dernier. Autrement dit, les conditions pour un mouvement de consolidation sont réunies en regard d’une année qui promet d’être aussi sanglante que celle de 2012.

C’est en tout cas l’analyse du côté du ministère de l’Economie et des Finances. « La situation n’est plus la même : l’an dernier, les acteurs se disaient subclaquants (sic), même si certains jouaient un peu la comédie. Aujourd’hui, l’annonce d’une guerre des prix dans le fixe de Martin Bouygues est interprétée comme un appel à la consolidation », déclare un haut fonctionnaire de Bercy à La Tribune. Selon le quotidien économique, tous les patrons des opérateurs ont été reçus à Bercy ces dernières semaines.

Les candidats à la consolidation

Reste à savoir quelle(s) consolidation(s) sont envisageables. SFR-Bouygues Telecom ? L’émancipation de Vivendi qui provoquera l’entrée en Bourse de SFR en juin prochain pourrait faciliter le mouvement (si SFR n’est pas revendu d’ici là). Mais la future ex-activité télécoms du groupe de média traînera une dette de 8 milliards d’euros (contractée lors de l’acquisition des 40% de Vodafone en avril 2011) qui pourrait refroidir les ardeurs. Pas sûr non plus que Numericable soit tenté par l’aventure alors que des discussions antérieures entre les deux acteurs n’avaient pas abouti.

Un rapprochement entre Bouygues Telecom et Free est aujourd’hui difficilement imaginable du fait de l’acrimonie (pour ne pas dire de la haine) que voue Martin Bouygues à son concurrent. Même si, quand il est question de gros sous et stratégie, les dirigeants savent généralement mettre leur fierté dans leur poche. Acquérir le réseau de Bouygues serait en tout cas un bon moyen pour Free d’atteindre rapidement ses obligations de couverture de 75% de la population en 2015, contre 60% aujourd’hui. Reste à savoir si Xavier Niel est prêt à sortir jusqu’à 4 milliards d’euros (selon les valorisations en cours) pour acquérir son concurrent, même par échange de titres.

Maintenir les investissements et l’emploi

Quant à un ensemble Free-SFR, il pourrait faire tiquer l’Autorité de la concurrence. A eux deux, les deux acteurs réuniraient près de 30 millions de clients mobiles (21 millions pour SFR et probablement 8 pour Free aujourd’hui), dépassant largement les 26 millions d’Orange. Ce dernier étant, de par son statut d’acteur dominant, exclu du jeu des chaises musicales.

Après avoir œuvré à ouvrir, via l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes), le marché à quatre opérateurs mobiles, Bercy ne s’opposerait visiblement pas à un remodelage du paysage. « Si les opérateurs veulent impérativement aller à la consolidation, on ne va pas freiner la réorganisation du secteur. Il ne faut pas être contre-productif », indique Bercy, toujours selon La Tribune. Mais consolidation ou pas, le gouvernement est avant tout soucieux du maintien des investissements dans le très haut débit et de la préservation des emplois. Si une consolidation tendrait à garantir les premiers, il n’est néanmoins pas certain qu’il serve les seconds.

crédit photo © Brian A Jackson – shutterstock


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