En direct de la Silicon Valley – Comme le souligne le docteur Kerian Harty, CEO et fondateur de Tintri, les technologies associées au stockage de données affichent leur âge. En tout cas elles ont pour la plupart été développées 20 ans avant que VMware ne démocratise la virtualisation, et ne sont donc pas adaptées à cette démarche qui pourtant s’impose aujourd’hui. Le docteur Harty en sait quelque chose, lui qui a été le vice-président exécutif de l’ingénierie de VMware.
Son projet ? Créer une appliance à base de mémoire Flash spécifiquement dédiée à la virtualisation du stockage, embarquant un système d’exploitation propriétaire, Tintri OS, qui reconnaît les blocs de virtualisation de machines virtuelles VM (VMware) et vDisks (Citrix). Ses moyens ? Les savoir-faire d’une équipe en provenance de Citrix, Brocade, Data Domain, Google, NetApp, Riverbed, Sun et VMware… rien que ça !
Face à un marché dominé par le classicisme des architectures de stockage, Tintri fragmente la demande en trois domaines : la haute performance dont le raisonnement économique est lié aux IOPS ; les applications spécifiques avec en particulier les bases de données qui raisonnent en workload (charge de travail sur la machine) ; et les données non structurées dont l’économie est au téraoctet. Kerian Harty entend se situer principalement sur le marché des applications spécifiques, où l’on retrouve Oracle, SQL, Exchange, les serveurs web, la VDI (virtualisation du poste de travail), également fortement gourmandes en réplication et déduplication. Un secteur qui affiche la plus forte demande, mais qui est largement dominé par EMC, NetApp et IBM.
Kerian Harty segmente également le marché en stockage de données par blocs, le SAN (Storage Area Network) ; en stockage de fichiers qui associe blocs de données et métadonnées, le NAS (Network Attached Storage) ; et crée l’acronyme VAS (VM-Aware Storage) pour qualifier son approche qui associe les volumes de fichiers et les métadonnées, les VM et les vDisks. L’architecture du stockage s’en trouve modifiée et titre profit de la présence dans la baie de l’appliance de 2,4 To de mémoire Flash par laquelle passent 99 % des IO (entrées/sorties).
Comment, avec ce type d’offre, construire son infrastructure ? « Flash ou SATA ? Cela dépend de la personnalisation de la configuration pour le client, et principalement de ses moyens financiers, commente Kerian Harty. Concernant les snapshots, la réplication ou les VM non stratégiques, cela n’a pas de sens de les placer dans Flash. En revanche, tout workload qui s’exécute au moins une fois par jour mérite d’y figurer. »
En un an, Tintri a déjà séduit plus de 70 clients, et devrait continuer de progresser sur un marché qui en revanche devient particulièrement concurrentiel. Et la start-up débarque en Europe.
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