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Titan Datacenter : un centre de calcul hors norme sur la Côte d’Azur

La référence à la mythologie grecque (les divinités primordiales géantes qui ont précédé les dieux de l’Olympe) est sans équivoque. Titan Datacenter est un projet hors norme de centre de calcul. Jugez plutôt, 28 850 m² de surface globale sur un terrain de 3,4 hectares localisé à Mougins, dans les Alpes-Maritimes. Sur cette étendue, 650 m² sont dévolus à la partie administrative et 10 000 m² aux salles informatiques, le reste est dédié à la partie refroidissement et alimentation. Par comparaison, le datacenter PA4 d’Equinix à Pantin, présenté en 2012 comme le plus grand de France, couvre 24 000 m² pour 12 000 m² utiles de salles informatiques. Le permis de construire de l’équipement de Titan Datacenter a été déposé il y a 6 mois et vient d’être purgé de tous recours le 19 mai dernier.

Sur l’urbanisation et l’architecture des salles, Jean-Sébastien Femenia, co-fondateur et CTO de Titan Datacenter, précise qu’il a fait appel à deux sociétés néerlandaises qui ont travaillé pendant un an. « Nous les avons mises en compétition ce qui nous a permis de trouver des astuces chez l’une et l’autre pour optimiser notre architecture. » Reposant sur des pods (datacenter modulaire) de 122 racks (48U dont 2U réservés pour le réseau), le bâtiment pourra accueillir à terme 3 000 racks, c’est-à-dire une capacité de 150 000 à 200 000 serveurs d’ici 2020 (et même 300 000 serveurs à travers des blades).Titan Datacenter ne vend pas des équipements, mais de la puissance disponible, rappelle le dirigeant. Sur ce plan, le centre sera orienté haute densité avec 15 kVA pour chaque rack. Sur la puissance électrique globale, le projet va démarrer avec 12 MWatt, puis évoluer pour atteindre au final 48 MWatt.

Climatisation adiabatique par paraboles solaires

La climatisation des salles sera assurée par la technologie adiabatique où l’eau s’évapore et refroidit l’ensemble des machines. Le centre sera doté de paraboles solaires sur le toit capables de produire une température de 140 à 200 °, qui chauffera un circuit d’eau alimentant une pompe à chaleur. « Dans celle-ci, un mélange d’eau et d’ammoniaque est distillé. Les deux fluides y subissent des cycles d’évaporation et de condensation. Ces différentes transformations thermodynamiques dégagent soit du froid soit du chaud », détaille Jean-Sébastien Femenia. Ce procédé a été créé par une start-up, HelioClim, basée à Mandelieu la Napoule. A pleine charge, Titan Datacenter devrait afficher un PUE de 1,18.

En cas de coup dur, le centre pourra compter sur une génératrice dotée d’un réservoir de fioul de 300 000 litres. « De quoi tenir l’activité pendant 15 jours lors de la phase 1 », assure Jean-Sébastien Femenia. Car si l’ensemble des murs va être construit en une seule fois, le remplissage des salles informatiques se fera par tranche, via l’activation de POD de 122 racks. « La phase 1 devrait débuter à la fin du 1er trimestre ou au début du 2ème trimestre 2016. Les choses vont s’accélérer. Il faut 4 mois pour la création du POD et 1 mois pour le raccordement », précise le responsable. Sur le plan de l’approvisionnement électrique, pas de problème, assure la société. Pas d’inquiétude non plus pour la connectivité, Titan Datacenter se trouve à la croisée de plusieurs fibres opérateurs, ainsi que d’arrivée de câbles sous-marins vers l’Afrique notamment. Des accords sont en train d’être finalisés avec certains opérateurs pour assurer les raccordements.

60 millions d’euros pour amorcer le projet

Reste que ce projet à un coût. Les deux co-fondateurs, Jean-Sébastien Femenia et Michel Cassiers promoteur immobilier de Mougins, ont lancé les études de faisabilité et les démarches pour l’obtention du permis de construire via une SARL. Ils viennent de la faire évoluer en SAS pour accueillir des investisseurs. Dans ce cadre, ils sont épaulés par Bend Nendersheuser qui assure les fonctions de CEO. « Nous sommes en train de finaliser un premier tour de table pour un investissement de base de 60 millions d’euros », explique Jean-Sébastien Femenia sans toutefois donner les noms des investisseurs. Tout au plus, il précise que des acteurs français et publics s’intéressent à la démarche. Il faudra attendre quelques semaines pour en savoir plus.

Sur la partie commercialisation, Titan Datacenter assure avoir déjà des parties réservées à des grands comptes. Dans les prochaines semaines, le groupe prévoit de lancer « une offre publique pour se faire connaître, à 5 500 euros HT pour un rack 15 KvA et un lien 1Gb/s. Cette offre sera limitée dans le temps », assure Jean-Sébastien Femenia. Le CTO va aussi demander les plus hauts niveaux de certifications pour le datacenter. En terme d’emplois, 30 créations de postes sont prévues d’ici à fin 2016 et 60 d’ici 2020. Auxquelles il faut rajouter l’écosystème des sous-traitants.

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