La presse américaine a trouvé un « hashtag » pour qualifier la parution au Journal Officiel (JORF n°0019 du 23 janvier 2013 page 1515 texte n°103) d’une nouvelle règle qui s’ajoute au « Vocabulaire des télécommunications et de l’informatique » : #ridiculous. Dommage, nous avons raté une nouvelle occasion de ne pas paraître ridicules, avec ou sans #.
Le Journal Officiel nous apprend donc que « mot-dièse » est un nom masculin (n.m.) qui répond à la définition « Suite signifiante de caractères sans espace commençant par le signe # (dièse), qui signale un sujet d’intérêt et est insérée dans un message par son rédacteur afin d’en faciliter le repérage ». Le texte nous indique également le pluriel : « mots-dièse ».
Grâce au rédacteur de ce remaniement linguistique – la Commission Générale de Terminologie et de Néologie, à qui revient la mission d’enrichir la langue française – un nouveau mot fait son entrée dans le dictionnaire. Le JO nous indique en complément :
Enfin, pour ceux qui ne l’auraient pas encore compris, mot-dièse a un équivalent étranger : hashtag.
La nouvelle a fait peu de bruit dans l’hexagone, mais plus de vagues sur Twitter, où l’on a beaucoup twitté, pardon « gazouillé » (encore une action de la Commission générale de terminologie et de néologie) autour de l’usage du hastag ‘#’, pardon du « dièse », pardon du « croisillon »… eh oui !
Et pourtant, cela ne changera certainement pas nos habitudes : nous continuerons de placer des hashtags dans nos tweets – pardon, de placer des mots-dièse dans nos minimessages, décidément ! – ce qu’affirme très directement le site engadget : « #Ridiculous, or why the French have renamed the hashtag: a play in no parts ». Et d’enchainer sur un dialogue imaginaire entre Immortels, où les membres de l’Académie sont affublés d’un mot-dièse : #kiki !
Le magazine Forbes y va également de sa critique, avec un traitement plus sérieux, toutefois. « France Bans The Hashtag » démarre pourtant sur un « #RIP the hashtag » et un rappel qu’il n’y a guère que la France à vouloir ainsi abandonner une expression qui ne lui appartient pas… Et le Québec qui impose la francisation parfois à outrance des expressions anglo-saxonnes, à Montréal il ne faut pas dire « mot-dièse » mais « mot-clic ».
Pour Forbes, la défense de la langue française ne justifie pas tout, et surtout pas de renommer une expression imposée par les utilisateurs de Twitter. Et de conclure que le Gouvernement français ferait mieux de se préoccuper de choses plus importantes, au risque de devoir affronter un « #fail » !
Quant au Huffington Post, « France Shuns ‘Hashtag,’ Introduces New Twitter Term, ‘Mot-Dièse’ », il renvoie tout le monde dans les cordes en rappelant que le hashtag de Twitter n’est pas associé à l’expression symbolique du dièse (#), mais à l’expression informatique du signe sharp (♯). Donc, finalement, tout le monde se serait #planté ? Non, car ‘sharp’ se traduit en français par ‘dièse’. Finalement, on ne s’en sortira pas…
Source image : Twitter
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