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Vente de SFR : la surenchère se déplace sur le terrain du maintien de l’emploi

Au-delà de l’offre capitalistique, la bataille de SFR se gagnera-t-elle aussi sur le volet social ? Bouygues et Altice/Numericable se lancent en tout cas dans une bataille de promesses visant à rassurer Vivendi, mais surtout les syndicats et le gouvernement sur la question de la préservation des emplois après le rachat de SFR.

Numericable a tiré le premier. En réponse aux syndicats, dans un courrier adressé à Vivendi et daté du 25 mars, le PDG d’Altice, Patrick Drahi, et celui de Numericable, Eric Denoyer, s’engageaient (une nouvelle fois), à ne procéder à aucun licenciement collectif économique pendant 36 mois… sauf en cas de revirement économique imprévisible.

Maintien des emplois sans aucune réserve

Une précision qui n’a pas échappé à Bouygues. Toujours prétendant au rachat de SFR avec une offre surenchérie malgré les négociations exclusives engagées entre Vivendi et Numericable depuis le 14 mars, le groupe de BTP s’engage également à préserver l’ensemble des emplois. Dans un courrier daté du 27 mars et adressé à Jean-François Dubox, président du directoire de Vivendi, et Jean-Yves Charlier, PDG de SFR, Martin Bouygues et Olivier Roussat (PDG de Bouygues Telecom) confirment également leurs engagements à « maintenir l’emploi et de ne procéder à aucun licenciement économique collectif, plan social, plan de départ volontaires » en cas de rapprochement des deux opérateurs. Egalement sur une période de 36 mois qui démarrerait avant la fin du semestre en cours.

Et d’ajouter que cet engagement « d’une grande clarté » n’est assorti « d’aucune condition restrictive, en particulier liée à des évolutions de marché ou revirements économiques ». Une pique visant directement les réserves posées par l’adversaire Altice/Numericable dans son courrier.

Préserver les boutiques

Mais ce n’est pas le seul argument déployé dans cette véritable danse du ventre des dirigeants de Bouygues. Le groupe de BTP revient sur son projet industriel et évoque, en cas de rapprochement avec SFR, la position forte du nouveau groupe sur un marché recomposé où il s’inscrirait comme le premier opérateur mobile et le numéro 2 du fixe en France, et même le 7e en Europe. « C’est le seul projet qui permettra de rétablir une concurrence équilibrée préservant à la fois l’emploi, les outils industriels et les intérêts des consommateurs », avancent les deux responsables. Un statut qui lui permettrait, notamment, de conserver les salariés des réseaux de boutiques « car nous conserverons les collaborateurs pour servir et développer cette nouvelle base clients ».

Autant de promesses que les deux parties sont prêtes à intégrer dans un accord collectif négocié avec les syndicats. De son côté, l’intersyndicale demandait, en début de semaine, le maintien des emplois pendant 4 ans chez SFR tout comme au sein du repreneur et appelait « les acheteurs potentiels à prendre contact avec ses représentants pour contractualiser leurs engagements sur l’emploi, avant la décision définitive du conseil de surveillance de Vivendi ». On en n’est pas encore là.

Lettre Social SFR


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