Dorénavant, l’encyclopédie en ligne faite par les internautes va imposer aux écrivains en herbe de s’inscrire avant d’avoir l’autorisation de rédiger des articles. Cela devait arriver tôt ou tard car beaucoup de voix s’élevaient contre ce système « anarchique » qui ne disposait de pratiquement aucun contrôle.
Le fondateur de Wikipedia, Jimmy Wales, a toutefois précisé que « les personnes souhaitant modifier des articles existants pourront toujours le faire sans avoir à effectuer cette démarche. » Le feuilleton a commencé la semaine dernière, lorsque un journaliste de « USA Today » John Seigenthaler, s’est plaint d’une biographie à son sujet selon laquelle il avait été soupçonné pour les assassinats de Robert Kennedy -dont il fut un collaborateur- et de son frère, John Fitzgerald Kennedy. Selon ce dernier, pendant 132 jours, la biographie a affirmé à tort que « pendant une brève période, il avait été soupçonné d’être directement impliqué dans les assassinats des Kennedy ». Autre erreur, la biographie expliquait qu’il avait vécu en Union soviétique de 1971 à 1984. Wikipedia, souvent citée comme un exemple typique de mise en commun d’un savoir collectif sur Internet, compte 850.000 articles en anglais et de nombreuses entrées dans huit autres langues, dont le français 200.000 articles, l’italien, l’allemand et le portugais. Depuis son lancement en 2001, le site est devenu une mine d’informations sur un vaste éventail de sujets. Une telle masse de données est rendue possible par la contribution d’internautes bénévoles, le plus souvent des experts dans leur domaine. Cette nouvelle restriction, devrait avoir pour conséquence de fortement limiter le nombre d’articles édités et ainsi d’éviter que ce genre de scandale ne se reproduise. « Nous espérons qu’en réduisant le nombre de nouveaux articles à 1.500 par jour au lieu de plusieurs milliers, les superviseurs du site seront davantage en mesure d’améliorer la qualité » a expliqué Jimmy Wales. Concernant le journaliste John Seigenthaler, ce dernier a déclaré qu’il n’était pas convaincu par cette mesure, il a ainsi expliqué à l’agence de presse « AP », « qu’elle n’empêcherait pas des personnes malveillantes de rédiger un contenu diffamatoire ou volontairement incorrect. » Quoi qu’il en soit, avec cette affaire la crédibilité de Wikipedia est sérieusement entamée. Et l’encyclopédie, qui est déjà attaquée par les bibliothécaires traditionnels à cause de son manque de sérieux, n’avait pas besoin de cette publicité.
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