Satya Nadella, le nouveau CEO de Microsoft, doit s’en arracher ses derniers cheveux. Contre toute attente, Windows XP reprend du poil de la bête sur le marché des OS desktop à 1 mois, à peine, de l’arrêt de son support, programmé le 8 avril prochain par la firme de Redmond.
L’OS vieillissant a vu sa présence progresser depuis le début de l’année sur le marché mondial des systèmes d’exploitation. Ainsi, selon NetApplications, la part de Windows XP est passée de 28,98% en décembre 2013 à 29,30% en janvier 2014 puis à 29,53% en février. Bientôt les 30% ? Une hausse inattendue alors que l’OS de moins en moins moribond perdait continuellement de son influence tout au long de l’année 2013 (il occupait encore plus de 38% en avril 2013).
Une remontée que semble également confirmer StatCounter. Si le veilleur d’audience témoignait d’une descente régulière de l’OS de Microsoft jusqu’à 18,6% du marché global début février, il lui en accorde 19,58% début mars. Soit un point de mieux.
Dans les faits, cela ne signifie néanmoins pas que Windows XP conquière de nouveaux PC, mais que son influence grandit mécaniquement du fait du recul de la plupart des autres OS de Redmond. Ainsi, entre décembre 2013 et février 2014, la part de Windows 7 est passée de 47,52% à 47,31%. Celle de Vista décline aussi (de 3,61% à 3,10%) tout comme celle de Windows 8 (de 6,89% à 6,38%). Les OS alternatifs (OS X et Linux) conservent une relative stabilité (de 9,40% à 9,39% sur la période). Seule Windows 8.1 semble convaincre les utilisateurs avec un bond de 3,60% à 4,30%.
Reste à savoir si la tendance à la hausse de Windows XP va se poursuivre. Microsoft met en tout cas tout en œuvre pour jeter aux oubliettes de l’histoire informatique sa plate-forme phare qui a conquis la première décennie du 21e siècle. D’abord en multipliant les alertes, y compris à coups de pop-up, sur la fin de son support. Ensuite, en se lançant à corps perdu dans une politique de soutien à Windows 8.1 avec des promotions de 70%, voire une gratuité pure et simple de la licence. Du moins pour les utilisateurs de Windows 7 qui seraient clairement visés par ce qui reste aujourd’hui une rumeur.
Si on peut espérer que cette initiative s’étende aux PC sous Windows XP, il faudra s’assurer que ces derniers auront les capacités techniques à supporter le dernier OS en date de Microsoft. Ce qui est loin d’être gagné avec des machines qui ne nécessitaient pas plus de 1 Go de RAM pour faire tourner XP et des processeurs pour lesquels l’adressage 64 bits faisait encore office de science fiction.
Il n’en reste pas moins que, sauf revirement de dernière minute, le 8 avril prochain, Microsoft livrera le dernier patch de sécurité de Windows XP et que, même si des stratégies de résistance sont envisageables, il sera préférable de migrer, pour des raisons de sécurité, vers une plate-forme plus à jour. Une voie que ne semble pas emprunter le marché aujourd’hui malgré les inévitables risques d’attaques.
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