ADSL: les nouveaux tarifs de Wanadoo irritent la concurrence
Publié par La rédaction le - mis à jour à
Neuf Telecom, Tiscali, Tele2 et Free sont allés se plaindre auprès du ministre délégué à l'Industrie, Patrick Devedjian
Le torchon brûle à nouveau entre Wanadoo (France Télécom) et ses petits concurrents sur le très stratégique marché de l'ADSL français. En jeu, les nouveaux tarifs du FAI qui doivent entrer en vigueur à la fin du mois d'août.
Connu pour ses offres moins compétitives que la concurrence, Wanadoo a en effet décidé de frapper un grand coup avec un accès 2Mb/s proposé à 34,90 euros par mois. Pour certains FAI, en l'occurrence Neuf Telecom, Tiscali, Tele2 et Free, ces nouveaux prix seraient bien en dessous des prix coûtants. Une pratique interdite en France. Etrangement, leurs propres tarifs sont souvent inférieurs à ceux proposés par Wanadoo. La concurrence ne souhaite-elle pas démocratiser encore plus le haut débit ou craint-elle pour ses propres parts de marché? Les quatre fournisseurs ont donc décidé de dire tout le mal qu'ils pensent de la politique commerciale de Wanadoo auprès du ministre de l'Industrie, Patrick Devedjian. Ce dernier a convoqué une réunion ce lundi avec tous les acteurs du marché. « Il ne s'agissait pas seulement de contester les prix de Wanadoo -de nouvelles baisses sont annoncées à compter du 20 août- mais plus généralement de présenter nos doléances et inquiétudes sur la situation toujours très majoritaire de France Télécom, avec le risque que l'intégration de Wanadoo n'amplifie ce phénomène », a rapporté un des fournisseurs d'accès présents à la réunion. En effet, France Télécom explique que cette baisse de tarifs a été rendue possible par la réintégration de Wanadoo par l'opérateur historique, ce qui lui permet de profiter ainsi d'une plus large liberté tarifaire. A l'issue de cette table ronde, Patrick Devedjian s'est empressé de déclaré que rien n'avait été décidé. « Une fois les consultations terminées, le ministre se concertera avec l'Autorité de régulation des télécoms (ART), qui est elle-même en phase de consultation », a-t-on indiqué à Bercy, en rappelant que c'est à l'ART que revient le rôle de réguler le marché.