Apple menace les opérateurs télécoms
Publié par Christophe Lagane le | Mis à jour le
En s'appuyant sur une technologie de SIM virtuelle développée par Gemalto, Apple pourrait devenir MVNO et priver ainsi les opérateurs du lien privilégié qu'ils entretiennent avec leurs clients.
Apple parviendra-t-elle à s'affranchir des opérateurs, en partie du moins? A l'image de ce que l'entreprise a fait avec la musique en ligne, Apple pourrait endosser le rôle d'opérateur virtuel (MVNO) ce qui n'arrangerait sûrement pas les affaires de ses «partenaires» télécoms tant en France auprès d'Orange, SFR et Bouygues Telecom qu'Aux Etats-Unis avec AT&T et Verizon et dans le reste du monde. Autrement dit, devenir le seul interlocuteur pour le consommateur qui s'alimenterait en communications, contenus en ligne (y compris applications) et musique directement auprès de Cupertino depuis leur iPhone.
C'est certainement l'idée qui sous-tend à Cupertino. Les Echos révèlent que Gemalto, fournisseur français de cartes à puce et de technologies dédiées à la sécurité numérique, serait en train de travailler étroitement et en secret avec Apple « depuis un certain temps », rapporte ITespresso.fr. Apple serait ainsi prêt à utiliser un système conçu par Gemalto permettant de gérer les cartes SIM (forfait choisi par le client, temps de communications), directement intégrées au terminal en temps que composant.
Ainsi, grâce à la plate-forme de Gemalto, Apple serait en mesure de vendre directement sur iTunes ses iPhone couplés à des abonnements. La virtualisation des cartes SIM permettant à Apple de basculer quasiment dynamiquement vers les offres 3G les plus attractives du marché en fonction des profils d'utilisation de ses clients. La firme de Steve Jobs deviendrait ainsi une sorte de MVNO dont l'utilisateur final ignorerait par quel opérateurs ses communications transitent, du moment qu'elles le sont dans des conditions attrayantes. Un modèle qui compose l'offre principale de Prixtel. Le danger pour les opérateurs étant de perdre le lien avec le consommateur auquel il sera alors beaucoup plus difficile de vendre des services.
Même si Apple n'a encore fait aucune annonce officielle, il y a fort à parier que les opérateurs télécoms tremblent déjà. Interrogés par Les Echos, SFR et Orange, distributeurs de l'iPhone et de forfaits associés, n'ont en tout cas pas souhaité s'exprimer sur ce sujet.
Mais, même mécontents, ces opérateurs français auront-ils les moyens et la volonté de se rebeller contre cette nouvelle mainmise d'Apple, alors que pour eux, l'iPhone représente une véritable manne financière (Orange a écoulé 800.000 iPhone 4) et qu'ils espèrent grandement pouvoir vendre l'iPad dans leurs boutiques pour Noël? A voir.