BouyguesTel fait le point sur sa stratégie
Publié par La rédaction le - mis à jour à
Le troisième opérateur mobile français préfère toujours Edge à l'UMTS mais change d'avis à propos des opérateurs virtuels
Depuis quelques mois, BouyguesTel semblait un peu à la traîne face à la concurrence en terme d'annonces importantes. Orange et SFR multiplient en effet les lancements: UMTS entreprise et grand public, accueil de deux opérateurs virtuels, Debitel et Breizh Mobile. De son côté, le troisième opérateur français se contentait du lancement d'Universal Mobile avec la célèbre maison de disque. Et restait désespérément muet à propos de la 3G (UMTS) et des MVNO (opérateurs virtuels).
Aujourd'hui, BouyguesTel communique et fait le point sur sa satratégie, histoire de ne pas laisser le champ médiatique à ses concurrents. Le Pd-g du groupe, Martin Bouygues, a ainsi passer en détail les grands sujets de l'actualité de la téléphonie mobile. Et a souligné les « évolutions » de l'opérateur. UMTS/3G Alors que la concurrence multiplie les lancements professionnels et grand public, BouyguesTel continue à être sceptique sur cette technologie qui permet l'internet sans fil à haut débit (384 kb/s en théorie). Au départ, l'opérateur voulait uniquement se concentrer sur l'EDGE, une technologie intermédiaire. Aujourd'hui Martin Bouygues dit miser sur une alliance technologique d'EDGE et de l'UMTS de deuxième génération (UMTS R5). Une technologie qui ne sera pas lancée avant fin 2005. Il a justifié son choix d'attendre la prochaine évolution en expliquant que cela permettrait « d'optimiser les investissements et d'offrir les meilleurs services aux clients ». Pourquoi ce choix, au risque de prendre un grand retard face à une concurrence déjà prête. « La différence de débit est très faible alors que le coût du terminal en EDGE est beaucoup plus faible et que la batterie est infiniment meilleure », a expliqué Martin Bouygues. Prix de combiné et autonomie des batteries font en effet partie des points faibles de l'UMTS. Il a également évoqué l'absence d'applications pouvant générer des recettes à ce stade. « On vous en parle beaucoup mais on vous en montre peu. ça s'appelle l'Arlésienne. Certes on va tomber sur brouhaha médiatique de campagne publicitaire. Ce n'est pas la première fois qu'ils nous font le coup », a-t-il dit. SFR et Orange apprécieront le message. Les deux opérateurs misent en effet sur la vidéophonie, les téléchargements et autres MMS pour générer des revenus dès cette fin d'année. Et soulignent que les premiers tests grandeur nature de ces services ont susciter l'adhésion du public. En attendant, Bouygues en pourra opooser que son iMode, service multimédia à succès mais déjà un peu ancien. Il a par ailleurs assuré que le déploiement de l'EDGE qui permet un débit de 250 kb/seconde, était en cours après des tests techniques réussis avec les constructeurs Nokia et Nortel. Opérateurs virtuels (MVNO) C'est le grand sujet à la mode actuellement. Les MVNO débarquent, adossés aux opérateurs classiques, ils sont censés booster le marché et le rendre plus concurrentiel. BouyguesTel a toujours affirmé sa défiance envers ces MVNO. Mais le discours change. Martin Bouygues fait ainsi état de discussions avec l'opérateur fixe Neuf Telecom. « Nous souhaitons nouer un vrai accord de MVNO, et non un simple accord de distribution. Nous voulons une véritable interconnexion physique du réseau avec l'opérateur mobile, qui seule permet d'offrir de nouveaux services aux clients », expliquait il y a quelques semaines Michel Paulin, directeur général délégué de Neuf Télécom. Mais il faut savoir que la filiale de Louis Dreyfus discute aussi avec SFR. L'opérateur choisira la meilleure offre: les MVNO achètent en effet en gros minutes de communication et SMS auprès de leur partenaires. Par contre BouyguesTel ne « louera » pas son réseau à Tele2, qui cherche lui aussi à devenir MVNO. Car l'opérateur critique régulièrement le niveau des profits des opérateurs mobiles. « Il est difficile de me cracher à la figure tous les jours et ensuite me passer la main dans le dos. Je suis fait d'une pièce », peste Martin Bouygues. Bouygyes Telecom prépare donc l'avenir en revoyant ses positions. Mais ces changements d'attitude risquent peut-être d'intervenir un peu tard.