EADS (Tetrapol) veut acquérir les radiocoms Tetra de Nokia
Publié par Pierre Mangin le - mis à jour à
Les deux groupes annoncent qu'ils sont en « négociations avancées » : EADS est candidat au rachat de l'activité radiocoms professionnelles de Nokia -qui n'a pas dit non. Mais Bruxelles doit se prononcer
La sempiternelle compétition entre les standards Tetra et Tetrapol, suscitant moult querelles protectionnistes entre le clan Motorola et le clan « européen »- toucherait-elle à sa fin? La PMR ou l'univers des flottes sécurisées de radiocommunications professionnelles (police, gendarmerie, protection civile, services urgences.) pourrait bien changer de tonalité. Un communiqué commun d'EADS et de Nokia, ce 5 avril, fait état de »
négociations avancées« . EADS se porte acquéreur de l'activité PMR (Radiocommunications mobiles professionnelles) de Nokia « dans le but de renforcer sa position sur le marché des systèmes de sécurité du territoire (Homeland Security) et des solutions critiques de communications sans fil sécurisées. » Cette acquisition aboutirait à la création d'une entreprise internationale, sur un marché qualifié de « florissant avec 130 clients dans 56 pays« . A EADS, qui détient l'héritage de Matra Communication et son standard Tetrapol (le réseau Rubis de la Gendarmerie nationale, en France, notamment), Nokia apporterait ses ressources de fabrication et ses équipements (infrastructure et de terminaux à la norme Tetra), une activité qui mobilise 325 personnes aujourd'hui. Stefan Zoller, d-g d'EADS Defence & Communications Systems (DCS) explique: «Ce secteur dispose d'un fort potentiel mondial, évalué à plus de 10 milliards de dollars pour les cinq prochaines années. Grâce à un portefeuille comprenant les principales plates-formes technologiques, nous pourrons offrir à nos clients des solutions novatrices et satisfaire l'évolution de leurs besoins». Une série de questions Cette évaluation du marché, très optimiste, ne fait-elle pas abstraction de l'arrivée de solutions de mobiles 3G / HSDPA plus normalisées et moins coûteuses? Y-aura-t-il encore expansion du marché des radiocoms de défense dans 5 ans? N'est-ce pas préparer l'abdication de la technologie Tetrapol, l'un des derniers bastions des radiocommunications européennes, sinon françaises? Pour l'heure, on sait seulement que Bruxelles doit donner son avis. Car dans les appels d'offres, les deux standards sont encore obligatoirement en concurrence. Pour combien de temps? Plus diplomatiquement, n'inventera-t-on pas une convergence entre les deux standards ennemis?