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Emmanuel Macron sur LeWeb : « j'aime les start-up »

LeWeb 2014 - Le jeune ministre de l'Economie a pris le contrepied d'Arnaud Montebourg, son prédécesseur, assurant que son travail ne consistait pas à protéger les activités et emplois existant. Mais de favoriser l'innovation.

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Emmanuel Macron sur LeWeb : « j'aime les start-up »

Manuel Valls était allé à l'univers d'été du Medef pour dire combien il aime l'entreprise. Emmanuel Macron, le jeune ministre de l'Economie, s'est lui déplacé sur LeWeb, l'événement majeur de la communauté des entrepreneurs du Net, pour dire qu'il aimait les start-up et les entrepreneurs du numérique. Dans un échange avec Loïc Le Meur, l'organisateur de cette manifestation qui se tenait à Paris du 9 au 11 décembre, et avec une journaliste du Wall Street Journal, le ministre a tenté de gommer l'image négative laissée par Arnaud Montebourg, son prédécesseur à Bercy, en 2013. « Quand des innovations détruisent un secteur, nous devons aller lentement », avait expliqué ce dernier, invité sur LeWeb en 2013. La communauté des entrepreneurs du Web, volontiers proche des idées libertariennes en vogue dans la Silicon Valley, avait alors grossi le trait, créant un T-shirt, exhibé hier par Loïc Le Meur, sur lequel est écrit : « Il faut ralentir l'innovation pour protéger les activités en place ».

Emmanuel Macron a, cette année, donné aux entrepreneurs ce qu'il souhaitait entendre. « Mon travail ne consiste pas à protéger les activités et les emplois existant », a dit le ministre, regrettant le manque de renouvellement du CAC 40. Et de promettre la simplification de la vie au jour le jour des entrepreneurs. « Nous voulons offrir plus de flexibilité sur le marché du travail », a assuré le ministre, promettant d'axer cette réforme sur le dialogue social au niveau des branches et des entreprises plutôt que de tout miser sur la loi.

Macron : « écrivez-moi sur Gmail »

Le ministre semble s'être résigné à voir les entreprises innovantes qui réussissent à traverser l'Atlantique pour entrer en bourse (comme ce fut le cas pour Criteo). « Nous n'avons pas les structures de marché appropriées », a-t-il dit. Tout en affirmant que déplacer l'argent est plus aisé que déplacer les gens. Façon de dire que son objectif est de voir les entrepreneurs français maintenir la R&D et les forces vives de leurs entreprises en France, quitte à ce qu'ils se tournent vers les Etats-Unis pour les ventes et le marketing ainsi que pour la cotation de leur société. Une tendance de plus en plus sensible au sein de la communauté des entrepreneurs hexagonaux. Reste à savoir si ceux qui réussiront demain réinvestiront dans le pays comme l'a fait la première génération des Niel, Granjon ou Simoncini. C'est visiblement ce qu'espère Emmanuel Macron qui a cité et remercié ces trois patrons, les qualifiant « d'éléments clefs de l'écosystème » de l'innovation en France.

A un discours taillé sur mesure pour son auditoire, Emmanuel Macron y a ajouté une petite touche de proximité très Web, invitant les entrepreneurs à lui envoyer ses suggestions sur son adresse mail personnelle (un compte Gmail : emmanuelmacron3@gmail.com), et une pincée de démagogie, en concluant son discours par un « réussissez et enrichissez-vous ».

Le discours très séduisant du ministre n'a toutefois pas suffi à endormir toute critique. Dans une interview avec Silicon.fr, Pierre Kosciusko-Morizet, co-fondateur de PriceMinister (racheté par le Japonais Rakuten) et du fonds d'investissement ISAI, a pointé les contradictions entre les paroles du ministre et les actes de son administration : « l'administration fiscale n'arrête pas de courir après le CIR (Crédit impôt recherche, une aide à l'innovation sous forme de crédit d'impôt, NDLR). C'est grotesque. On n'arrête pas de dire qu'on aime les entreprises et les start-up, et derrière l'administration essaye de grappiller de l'argent en faisant des redressements quasi-systématiques ». Il ne reste plus qu'à écrire un mail au ministre.

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