Facebook UK, un pauvre contribuable à l'optimisation fiscale aiguisée
Publié par Ariane Beky le | Mis à jour le
En 2014, la filiale britannique de Facebook n'a payé que 4327 livres sterling d'impôt sur les sociétés au Royaume-Uni (plus de 5800 euros). En cause : une perte et de l'optimisation fiscale.
La filiale britannique du réseau social américain Facebook a affiché un déficit de 28,5 millions de livres sterling (environ 38,5 millions d'euros) au Royaume-Uni, en 2014. Ce résultat peu enviable a toutefois été obtenu après que l'entreprise a accordé un bonus de plus de 35 millions de livres (47 millions d'euros) à ses 362 employés londoniens, observe le Guardian.
Or la perte déclarée par Facebook UK lui a permis de limiter à 4327 livres (environ 5855 euros) l'impôt versé sur les sociétés. Ce montant est inférieur à l'impôt sur le revenu, complété des cotisations sociales, versé l'an dernier par le travailleur britannique moyen, note The Independent. Soit 5390 livres de taxes pour un salaire annuel moyen de 26500 livres. Facebook, de son côté, a payé encore moins d'impôts sur les sociétés, voire pas du tout, les années passées, selon le Guardian.
Facebook a des amis aux Îles Caïmans
Facebook envoie la plupart de ses recettes publicitaires générées en Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA) vers son siège de Dublin, puis exfiltre des centaines de millions de livres et d'euros générés sur ses marchés européens vers les Îles Caïmans, un paradis fiscal. Des méthodes encore légales et largement utilisées par les multinationales. D'ailleurs, Facebook se déclare « en conformité » avec la législation fiscale britannique, et avec celle de tous les pays dans lequel le réseau social opère, emploie des salariés et a des bureaux, France incluse.
Mais Facebook, comme d'autres, d'Amazon à Uber, pourrait avoir à modifier ses pratiques, après l'adoption, le 9 octobre 2015, du projet OCDE/G20 de lutte contre l'érosion de la base d'imposition et le transfert de bénéfices (BEPS ou Base erosion and profit shifting).
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