France Télécom: les nouveaux tarifs dès le 3 mars
C'est sans surprise que l'ART, le régulateur des télécoms a rendu un dernier avis favorable à la nouvelle grille tarifaire de France Télécom. Cette grille qui a créé la polémique pendant plusieurs semaines inclut la fameuse hausse de l'abonnement mensuel, compensée par une baisse du prix des communications.
Concrètement, l'ARt a validé l'augmentation de l'abonnement de 23% sur 3 ans. A partir du 3 mars, l'abonnement principal, étudiant ou résidence secondaire passera de 13 à 13,99 euros TTC par mois, soit une augmentation de 7,6%. En 2007, le tarif passera à 16 euros par mois. L'abonnement social baisse de 7,28 % : il passe de 7 à 6,49 euros TTC par mois. Il concerne à ce jour 700.000 personnes. Les frais de mise en service seront désormais fixés à 55 euros TTC au lieu de 45,99 euros. En contre-partie, l'opérateur historique propose des baisses de prix pour les communications. Le prix/minute TTC d'une communication locale passe de : 1,8 à 1,4 centime en heures creuses, soit une baisse de 22,2%. 3,3 à 2,8 centimes en heures pleines, soit une baisse de 15,2%. Le prix/minute TTC d'une communication nationale passe de : 6,1 à 5,3 centimes en heures creuses, soit une baisse de 13,1%. 9,1 à 7,8 centimes en heures pleines, soit une baisse de 14,3%. Mais dans le même temps, le crédit-temps est remplacé par un coût de mise en relation appliqué à chaque appel, - 7,8 centimes pour une communication locale - 10,5 centimes pour une communication nationale Une subtilité qui pénalisera certains consommateurs. Il faut rappeler que les associations de consommateurs et un rapport préliminaire de l'ART avaient jugé ces baisses comme « très inégalitaires ». « France Télécom investit sur les très gros consommateurs et augmente sa marge sur les petits et moyens consommateurs », pouvait-on lire dans ce rapport. France Télécom a également du faire des efforts vis à vis de la concurrence. Des concessions arrachées sous la pression. L'opérateur s'est donc engagé sur plusieurs points: mise en place de la revente de l'abonnement, baisse du prix des frais d'accès au service (FAS) du dégroupage partiel et total, baisse du tarif de gros du dégroupage total, à 9,5 euros par mois, pour la période du 1er juin 2005 au 31 décembre 2007. Mais pour la concurrence, ces mesures sont largement insuffisantes. Pour Cegetel, « L'ouverture du dégroupage total dans des conditions viables est retardée de six mois sans qu'aucune garantie ne soit donnée quant à son effectivité. Sa viabilité économique est retardée de 4 ans ! Il en est de même pour la revente de l'abonnement qui est retardée de plus d'un an. Au total, la décision de l'ART se traduit par un avantage économique de 300 millions d'euros pour France Telecom sur l'année 2005 alors que les compensations pour les opérateurs alternatifs sont repoussées pour la plupart et sont dérisoires au regard de l'importance des gains de France Telecom ». Même tonalité de la part de Neuf Telecom. « On donne satisfaction à France Télécom immédiatement au détriment des abonnés et on repousse à plus tard les décisions en faveur de la concurrence », a déclaré à Reuters Jacques Veyrat, le P-DG de l'opérateur contrôlé par le groupe Louis-Dreyfus. L'ART met donc un point final à ce dossier qui a empoisonné les relations entre France Télécom et le gouvernement. L'autorité n'avait rendu le 22 janvier qu'un avis favorable aux nouveaux tarifs, un avis encore consultatif à l'époque. Le décret publié mardi donne depuis les pleins pouvoirs à l'ART, conformément à la loi dite « paquet télécoms », qui transpose en droit français un ensemble de directives européennes. Une aubaine pour le gouvernement qui ainsi n'apparaît pas comme celui qui entérine une hausse impopulaire.
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