Google, Yahoo et Microsoft veulent protéger la liberté d'expression sur le Web. A minima
Publié par La rédaction le - mis à jour à
En collaboration avec des ONG, ces géants du Web ont mis en place une charte de bonne conduite. Un texte déjà critiqué
Pour les géants du Web, certains pays, très attentifs (sic) aux contenus présents sur le Web, demeurent problématiques. Soucieux d'éviter toute anicroche, sans pour autant entraver la liberté d'expression, Google, Microsoft et Yahoo ont décidé de mettre en place une charte commune de bonne conduite, la Global Network Initiative.
Selon AP, le document devrait fixer les limites de la collaboration avec les autorités d'un pays, notamment pour les besoins d'une enquête. Les géants du Web seraient ainsi mieux armés pour affronter les situations où les requêtes des autorités entrent en contradiction avec la liberté d'expression. Le texte encourage également les entreprises à former leurs employés afin qu'ils soient aptes à gérer des situations de crise.
Bref, les géants du Web n'entendent pas stopper leurs collaborations avec les autorités de tel ou tel pays qui bride la liberté d'expression. Il s'agit en fait de mettre en place une collaboration minimale.
Réalisé en collaboration avec des associations de défense des droits de l'Homme, le document essuie déjà des critiques.
« Dommage que tous ces efforts n'aient pas produit quelque chose de plus solide », déplore Morton Sklar, directeur général de l'organisation mondial pour les droits de l'Homme aux Etats-Unis.
Car pour le moment, la charte ne sanctionnerait aucun écart de conduite. De nombreux points importants, mais vagues, sont laissés à l'appréciation des entreprises. Les sanctions encourues en cas de manquement aux règles définies par le texte n'ont pas non plus été définies.
L'initiative, louable, demeure un réel besoin, d'autant plus que Microsoft, Yahoo et Google sont concernés.
Il y a quelques mois, les informations fournies par Yahoo au gouvernement chinois entraînaient l'arrestation d'un journaliste chinois. Ce dernier avait été condamné à 10 ans de prison. L'administration américaine avait ouvertement blâmé le portail.
Microsoft avait signé sans protestation aucune une charte de bonne conduite produite par les autorités chinoises. Rappelons le premier éditeur mondial réalise des investissements colossaux dans l'Empire du Milieu.
Google quant à lui a accepté de censurer 2% de l'ensemble des résultats aux requêtes effectuées par les internautes chinois. Difficile donc de concilier droits de l'Homme et business.