IBM s'active pour préserver son écosystème System i
La longue histoire que celle du System i? iSeries (2000 à 2006), AS400, IBM 38, 36 34., c'est le dernier serveur en technologie et architecture propriétaire, de la famille jadis appelée 'systèmes intermédiaires » (mini-ordinateurs') pour le 'mid market' (entreprises moyennes) . C'est un survivant d'âge canonique - mais tellement modifié!
IBM annonce la refonte de son offre d'entrée de gamme avec deux nouveaux serveurs System i, i515 et i525, présentés comme des machines plus rapides et plus économiques.
Mais que signifie cette stratégie nouvelle ?
L'écosystème du System i est vivant et encore riche. Mais comme le reconnaît Thomas Stolz, directeur System i France et Sud EMEA, « System i est connu? de ses utilisateurs !« . Et c'est bien là que se situe le débat !
Officiellement, l'économie du System i est stable. En réalité, si le nombre d'utilisateurs - 245.000 environ - augmente légèrement, celui des équipements en place - 400.000 - a tendance à se réduire, marquant un net repli ces dernières années. Un double phénomène qu'IBM associe aux consolidations et à la virtualisation.
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Peut-être. Mais à écouter les partenaires d'IBM, en particulier les éditeurs, IBM n'a pas tout fait ces dernières années pour accompagner et maintenir son écosystème. En particulier, le fabricant n'a pas entendu les critiques sur ses pratiques tarifaires issues du modèle de la facturation à la puissance.
Certes, l'écosystème d'IBM System i est stable, mais dans le même temps ses concurrents - les environnements Microsoft et Linux, les plates-formes Intel et AMD - n'ont pas cessé de progresser à un rythme rapide. Ce qui contraint les éditeurs à mener une guerre de tranchées sur un marché qui n'évolue pas.
Alors IBM réagit et fait sa révolution. Il faut dépasser la cible du 'mid market' ? IBM casse ses marges et propose des solutions d'entrée de gamme à des prix attractifs. Pour cela, Big Blue a abandonné son modèle de facturation à la puissance, celui sur lequel l'ajout d'une application imposait d'ajouter de la puissance et donc de facturer. Un coût d'autant plus élevé qu'IBM livrait des machines où tout est inclus.
<<< ibm system i515<<<
Désormais, les machines livrées correspondent aux besoins des clients (la puissance est en option), et surtout elles sont facturées au nombre d'utilisateurs. Le System i515 d'entrée de gamme, mono processeur Power 5 à 1,9 Ghz, mémoire 1 Go et 2 disques de 70 Go, est ainsi proposé juste en dessous des 8.000 euros pour 5 utilisateurs.
Finie la facturation à la puissance, donc. Place aux tarifs qui évoluent par implémentation de 5 utilisateurs pour environ 1.300 euros. Et 4.400 euros pour un nombre illimité d'utilisateurs externes, sur un serveur Web par exemple. Auxquels s'ajoutent, comme dans le monde x86, les suppléments matériels éventuels, comme d'ajouter un processeur, de la mémoire, le moteur de virtualisation (500 euros), etc.
Ces prix continuent de placer le System i au dessus de celui d'un serveur x86 avec Windows Server 2003 et SQL Server, mais IBM compte bien sur la réputation de fiabilité et de robustesse de ses solutions pour faire la différence. Il insiste d'ailleurs sur l'une des principales caractéristiques du System i, le taux de satisfaction de ses clients.
Henri Stuckert, président et fondateur du groupe Eureka éditeur de solutions d'ERP sur System i, confirme l'intérêt qu'il porte à la nouvelle offre d'IBM:
« IBM sait écouter, ce qui a permis l'aboutissement de notre combat contre la tarification à la puissance. Désormais, toute la puissance est disponible dans la machine, dont le prix devient intéressant. »
« Pour accompagner l'industrialisation du logiciel, System i apporte de nombreux avantages : la plate-forme est pérenne, elle est fiable, et elle est évolutive, ce qui nous permet de prendre le marché des petites entreprises qui vont grandir demain. Et puis, un gestionnaire de base DB2 dans l'entreprise, ça n'existe pas, puisque c'est tellement simple ! »
>>>IBM System i525 >>>
On comprend cependant au travers de ces déclarations que le prix seul ne sera pas suffisant pour remonter la barre. Alors IBM entend s'appuyer sur son écosystème et lance VIP, un nouveau programme d'accompagnement de ses distributeurs et des 350 éditeurs d'applications sur System i en France.
Même s'il est le bienvenu chez les éditeurs, ce programme reste relativement classique dans le monde de l'informatique. Il apporte support technique, appui marketing, 'incentives'. Il devrait surtout permettre de communiquer autour des solutions System i proposées par ses partenaires, et accompagner les relations à l'intérieur de l'écosystème. Car même si ce dernier est riche, la plupart de ses acteurs s'ignorent, une attitude héritée du passé.
Difficile pourtant de passer au travers de ce tapis d'éditeurs et d'intégrateurs qui apportent au géant de l'informatique une présence locale et régionale, indissociable du succès de l'AS400 et aujourd'hui du System i. Il faut donc communiquer afin d'inviter les utilisateurs à maintenir leurs efforts, de fournir aux éditeurs une visibilité qu'ils n'ont jamais eu.
Et surtout pour permettre à IBM d'atteindre des objectifs, à savoir de tripler les ventes de System i. C'est dire si les ambitions sont grandes? Sauf que, de l'aveu de Thomas Stolz, les trois quart des ventes concerneront le renouvellement des équipements en place.
Il reste un quart des machines à livrer sur des marchés à conquérir. Ici, IBM n'a d'autre choix que de défricher là où, depuis la cession de son activité PC, il n'est plus présent: le territoire des PME et des applications verticales ou « métiers ». Mais face à l'envahissant Microsoft et au séduisant Linux, Big Blue aura fort à faire pour confirmer ses objectifs. Et relancer une économie System i que l'ont croyait condamnée à disparaitre -un peu vite.
Le dernier mot revient à Henri Stuckert : « La génération AS400 est vieillissante et part à la retraite. Les jeunes qui sortent de l'école sont tous marqués Windows. Qu'IBM offre des System i aux IUT, nous offrirons les logiciels. »
Et dire que 7 clients IBM sur 10 ont un System i, et même 9 sur 10 parmi les grandes entreprises adeptes de Big Blue!
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