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IPv6 : l'Arcep pointe ce qui coince en France

Publié par Clément Bohic le | Mis à jour le

La transition vers l'IPv6 est un axe majeur du rapport de l'Arcep sur l'état d'internet en France. Où en sont les différents maillons de la chaîne technique ?

Opérateurs, hébergeurs, équipementiers, fournisseurs de contenus. Qui sont les « bons » et les « mauvais » élèves de l'IPv6 ? L'Arcep apporte des réponses dans son rapport « L'état d'internet en France », publié ce jour.

Le schéma ci-dessous illustre l'avancement de la transition au niveau des différents maillons de la chaîne technique.

L'Arcep passe rapidement sur la partie terminaux, où les objets connectés se distinguent. dans le mauvais sens. Elle s'attarde davantage sur les FAI. Avec, pour le volet réseau fixe, les constats suivants (fondés sur la situation à fin juin 2020) :

  • Pour Free et Orange, des « projections encourageantes »
  • Chez Bouygues Telecom, un rythme de déploiement « insuffisant pour faire face à la pénurie »
  • SFR est quant à lui « invité à accélérer fortement sa transition »
  • Sur la 4G fixe en particulier, le régulateur lance un appel à « entamer au plus vite la transition » aussi bien pour Bouygues Telecom que Free et SFR. Tout en invitant Orange à activer IPv6 par défaut.

    Sur les réseaux mobiles, les taux de déploiement sont plus importants. On aura relevé :

  • Une transition plus rapide sur les iPhone que sur les appareils Android
  • Des « disparités importantes » sur les offres professionnelles
  • Le « particulièrement regrettable » de l'Arcep à propos de Free Mobile, qui en est au début de la transition
  • IPv6 : trois « exemples à suivre » chez les hébergeurs

    Qu'en est-il des hébergeurs ? Il « représentent encore l'un des principaux [goulets] d'étranglement », déplore l'Arcep. Sur les principaux sites visités par les Français (Top 730 d'Alexa), 26 % étaient accessibles en IPv6 en novembre 2020. Contre 27 % en octobre 2019. IONOS, 1&1 et Cloudflare représentent, affirme le régulateur, des « exemples à suivre » : ils sont les seuls acteurs du top 10 - en nombre de noms de domaines - à avoir l'IPv6 sur plus de trois quarts de leurs sites.

    La transition est encore moins avancée chez les hébergeurs mail. Sur l'intégralité des .fr, .re (La Réunion), .pm (Saint-Pierre et Miquelon), .yt (Mayotte), .tf (Terres australes et antarctiques françaises) et .wf (Wallis et Futuna), 6 % des serveurs étaient adressés en IPv6 en août 2002. Contre 5,8 % à la mi-2019. Seul Google se démarque, avec plus de 95 % de noms de domaines en IPv6 pour le mail.

    Le secteur des infrastructures DNS est, au contraire, le plus en avance. En août 2020, 75 % des serveurs faisant autorité étaient en IPv6. Et 67 % garantissent une résilience équivalente à celle d'IPv4.

    Au sein de l'administration française, le DNS est aussi le poste le plus avancé dans la transition. Pour les sites web et l'hébergement mail, on est loin du compte.

    Avec un taux global d'utilisation d'IPv6 avoisinant 45 % en mars 2021 (observations de Google), la France se classe cinquième en Europe. La croissance de ce taux s'est accélérée fin 2020 avec la migration de certains opérateurs mobiles. On avait aussi enregistré une nette hausse avec le premier confinement (de 37 % mi-mars 2020 à 43 % fin avril). Raison probable, selon l'Arcep : l'augmentation du trafic issu des accès grand public, plus souvent activés en IPv6.

    Illustration principale © davidjancik

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