Intel Nehalem-EX : un processeurs 8 coeurs pour plate-forme 8 sockets
Publié par Christophe Lagane le | Mis à jour le
Dédié aux serveurs haut de gamme, le Nehalem-EX s'installera dans des plates-formes à 4 et 8 processeurs, et même plus. Il hérite également de caractéristiques de fiabilités propres à l'Itanium.
A l'occasion d'une conférence téléphonique avec la presse, Intel a levé un petit coin du voile de son futur processeur pour serveur multi-sockets. Successeur du Xeon 7400, le Nehalem-EX alimentera les serveurs haut de gamme visant à développer les performances de l'informatique d'infrastructure, notamment le traitement des bases de données, la virtualisation ou encore la consolidation de serveurs.
Comme son nom l'indique, la puce EX hérite de l'architecture Nehalem dont bénéficient déjà les Xeon 5500 pour serveur et Core i7 pour desktop. La nouvelle architecture se distingue des précédentes par l'intégration du contrôleur mémoire directement sur la puce (ce qui réduit les goulets d'étranglement des données échangées avec la mémoire) et l'arrivée des liens QPI (QuickPath Interconnect) d'interconnexion entre processeurs. Sans oublier la technologie multithread. Introduite dans les années 2000 avec le Pentium 4 (hyperthreading à l'époque), le multithread multiplie par deux le traitement des fils d'instructions par coeur. Autrement dit, elle permet de créer deux coeurs logiques par unité de calcul physique.
D'autre part, le Nehalem-EX se destine aux plates-formes à quatre et huit processeurs, voire jusqu'à 32 avec des solutions tierces, précises le fondeur. Il supportera jusqu'à 16 emplacements mémoire Dimm par socket, soit potentiellement jusqu'à 64 Dimm et 128 coeurs logiques par plate-forme. Une bête de course en perspective.
Si Intel n'est pas entré dans les détails techniques, le fondeur a révélé que le Nehalem-EX supportera jusqu'à 8 coeurs, soit 16 threads par processeur, et intégrera 4 liens QPI. De quoi multiplier par 9 la largeur de la bande passante par rapport au Xeon 7400 selon Intel. Constituée de 2,3 milliards de transistors, la puce bénéficiera d'une mémoire cache partagée (L3) de 24 Mo.
Mais quelques inconnues demeurent. La quantité de cache (L2) par coeur, le niveau de l'enveloppe thermique (qui détermine la consommation énergétique), ou encore la finesse de gravure. La nouvelle puce pourrait être gravée en 32 nanomètres. Intel ayant annoncé pouvoir initier cette finesse de gravure au quatrième trimestre 2009.
Mais l'architecture matérielle ne fait pas tout. Si le Nehalem-EX est taillé pour les OS virutalisés et le traitement optimisé des entrées/sorties (I/O), il révélera toute sa puissance à travers des caractéristiques de fiabilité, de continuité de service et de simplicité des interventions (RAS), ainsi que d'un mécanisme de reprise MCA (Machine Check Architecture) jusqu'alors réservé à l'Itanium. L'objectif d'Intel est clair : accélérer la transition des plates-formes RISC vers l'architecture X86 et Itanium, notamment en profitant de l'absence de standards du monde RISC et d'un coût total d'exploitation (TCO) du X86 plus bas.
Pour le moment, ni les fréquences d'horloge, ni les tarifs n'ont été dévoilés. La production du Nehalem-EX débutera au cours du prochain semestre. Plutôt en fin d'année selon le témoignage de l'ingénieur Kennedy Brown (dans une vidéo où l'on aperçoit les 128 threads du Nehalem-EX 8 coeurs sur plate-forme 8 sockets tourner à plein régime). La disponibilité sur le marché des serveurs Nehalem-EX devrait donc démarrer début 2010.
Avec l'annonce du jour, dont la plupart des informations techniques avaient déjà été dévoilée en février dernier, Intel espère couper le peu d'herbe qui reste sous les pieds de son rival AMD. Le fondeur de Sunnyvale doit annoncer le 1er juin son processeur Istanbul, premier Opteron à six coeurs.