Kosc Telecom reçoit un double soutien de Bpifrance
Trois mois après sa création officielle, Kosc Telecom va recevoir un appréciable coup de pouce de Bpifrance. La filiale de la Caisse des Dépôts et de l'État va investir 9 millions d'euros sous forme d'une prise de participation à son capital et par la mise en place d'un prêt de développement. La répartition de cette manne financière n'est pas précisée. Mais « cet accompagnement va nous permettre d'accélérer notre développement pour être en mesure de proposer nos premières offres commerciales d'ici la fin du mois », indique Antoine Fournier, directeur général de l'opérateur depuis fin janvier.
Kosc est né de l'acquisition de Completel par un consortium (comprenant notamment OVH) auprès de Numericable qui avait dû revendre son activité réseau d'entreprises pour valider l'acquisition de SFR auprès de l'Autorité de la concurrence. Comme Completel précédemment, le nouvel opérateur ne s'adresse pas aux utilisateurs résidentiels et poursuit ses offres de transports des données (wholesale) en direction des autres opérateurs. Activité qu'il entend donc étoffer.
Croissance externe
D'autre part, l'investissement de Bpifrance pourrait également permettre à Kosc Telecom de jouer un rôle dans la vente de Bouygues Telecom à Orange. « Nous allons également pouvoir examiner des possibilités d'investissement et de croissance externe, déclare Yann de Prince, président de Kosc dans l'objectif d'animer la concurrence dans l'intérêt de la compétitivité des entreprises installées sur le territoire national. »
Pour que l'opération de concentration soit validée par le gendarme de la concurrence, Orange devra revendre l'activité entreprises de Bouygues Telecom. Cela qui lui évitera d'asseoir encore plus une domination sur un marché déséquilibré alors que l'opérateur a mis fin à des pratiques de blocage suite à sa condamnation à 350 millions d'euros d'amende. On prête à Orange Business Services (OBS) 70% du marché et 20% à SFR Business (Numericable-SFR). Par ailleurs, si SFR reprendrait les clients grand public de Bouygues, on voit mal comment le régulateur validerait la reprise des actifs professionnels alors qu'il lui a justement imposé la vente de Completel pour éviter de renforcer le duo-pole Orange-SFR. Ce sont donc des acteurs extérieurs qui pourraient récupérer l'activité professionnelle de l'opérateur du groupe de BTP.
L'Etat favorable
L'Etat y serait plutôt favorable. « Les pouvoirs publics sont très attentifs au marché télécom entreprises dont la concurrence reste encore limitée, et au déploiement du réseau très haut débit optique qui constitue un véritable enjeu pour les TPE/PME et pour la vitalité du tissu économique, particulièrement en zone rurale », assure Yann de Prince. L'accès économiquement réaliste des PME à la fibre optique figure par ailleurs dans la feuille de route que l'Arcep (le régulateur des télécoms) a dévoilé en début d'année. « KOSC va favoriser et accélérer l'accès des entreprises au haut et très haut débit en France, et ainsi contribuer à la réussite de leur transformation digitale », affirme de son côté Thomas Bouton, directeur d'investissement chez Bpifrance.
Néanmoins, Yann de Prince a fait savoir, aux Echos, qu'il était avant tout intéressé par les actifs réseaux fixes de Bouygues Telecom, laissant à d'autres l'activité mobile. Notamment Coriolis Telecom qui a montrer son intérêt pour le portefeuille de l'opérateur racheté. Dans tous les cas, l'animation du marché entreprises dans le secteur des télécoms en France pourrait visiblement passer par l'émergence de nouveaux acteurs.
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