L'open-source avance ses pions dans l'administration
Publié par La rédaction le - mis à jour à
Retour sur un évènement clé: le choix du serveur d'applications open-source JBoss par la direction générale des impôts
Rappel : la DGI a entamé la refonte de ses systèmes fiscaux, une démarche qui touche tout le monde, individus et entreprises, mais aussi 80.000 utilisateurs d'un système informatique complexe et dispersé. Pour cette mission stratégique, la DGI a fait un choix 'stratégique', l'open-source, en retenant l'offre commune de JBoss et de Atos Origin.
Entretien avec Sacha Labourey, directeur Europe de JBoss, et Jean-Pierre Babéris, président du secteur public de Atos Origin. Jusqu'à présent, le marché de l'open-source souffrait de difficultés à s'imposer auprès des administrations. Un malaise à franchir une étape de confiance entrenu par une partie des SSII. Une problématique alimentée chez ces dernières par le modèle économique qui dans ce cas ne prévoit pas de reversions de commissions. L'accès au collaboratif n'est pas des plus simples, et le marché était porteur d'incertitudes. Mais émergent des acteurs qui apportent, comme JBoss, la vision nouvelle d'un open-source professionnel, porteur d'innovation et d'architectures de partenariat. D'autant que le marché des serveurs d'applications est depuis un an en phase de consolidation autour des solutions d'IBM, de BEA et de JBoss. Pour les SSII, les sociétés de services et les partenaires, l'open-source a dépassé sa phase critique. Que ce soient les environnements ou les applications majeures, leur exploitation s'inscrit désormais sur le long terme, ce qui pour Atos Origin permet de passer d'une approche d'usine à transactions vers l'usine à e-gouvernement. D'autant que les applications atteignent un haut niveau de fiabilité et de robustesse. L'open-source intègre les systèmes, avec des composants modelables pour une utilisation 'enterrée'. Surtout pour un serveur d'applications, composant critique de ces systèmes. Mais revenons aux administrations. Elles suivent plusieurs voies : tout d'abord celle d'une impulsion politique, confirmée plus particulièrement en France par des interventions au plus haut niveau politique. Ensuite, celle du conseil, avec de nombreux acteurs qui atteignent comme JBoss une masse critique de connaissances. Enfin, ces acteurs atteignent un haut niveau de réactivité qui permet de fournir un support sur les produits qui n'a rien à envier aux applications propriétaires, mais aussi de personnaliser les interfaces graphiques, une mission communautaire, qui s'appuie sur des architectures solides. N'oublions pas cependant le volet financier, qui répond à la recherche d'économies d'échelles ! L'association des applications de JBoss aux compétences de Atos Origin ont ainsi permis de rendre l'outil éligible, de passer l'étape des benchmarks (tests), de proposer une option communautaire maîtrisée. Cet aspect communautaire reste essentiel en approche open-source. Même si une équipe d'une vingtaine de développeurs employés par JBoss assurent l'écriture de 80% du code, une centaine de personnes participent à son écriture. La professionnalisation du développement du c?ur des projets apporte là aussi une garantie. Quant au rôle d'Atos Origin, il apporte une vision professionnelle du projet, et apporte le service autour du noyau. Et il assure la traduction des évolutions attendues sous un double profil professionnel et d'interaction. Enfin, le modèle open-source est en rupture avec le système des licences, et présente une alternative à l'existant propriétaire. D'ailleurs, ce n'est plus une copie de l'existant, et il apporte une réelle innovation. En retenant l'offre commune de JBoss et Atos Origin sur un projet informatique majeur, la DGI a validé le modèle à la fois économique et technologique de l'open-source sur les applications - uniquement précédé par l'adoption de l'environnement Linux sur les serveurs, en particulier dans le domaine de la recherche - et entamé un mouvement vers une vision professionnelle du logiciel libre associé aux professionnels du service.