La crise a provoqué une baisse des salaires dans l'informatique en 2009
Publié par Christophe Lagane le | Mis à jour le
La première étude du cabinet de recrutement Page Personnel sur le secteur de l'informatique révèle un marché impacté par la crise dans la deuxième moitié de l'année 2009 mais toujours dynamique.
Le cabinet de recrutement Page Personnel (groupe Michael Page) vient de publier sa première étude sur les fonctions et rémunérations du secteur informatique. Du technicien hotline au responsable informatique en passant par le trafic manager, le document décortique les fonctions et grilles salariales d'une quinzaine de professions classées dans trois grands secteurs : systèmes et réseaux, études et développement, et Web.
« Le concept était de fournir une photographie des rémunérations observées auprès des candidats auditionnés entre 2008 et 2009 », explique Alexandre Groux, directeur exécutif au sein du cabinet de recrutement Page Personnel (groupe Michael Page), en charge d'une quinzaine de divisions dont le secteur informatique. Une étude qui s'appuie également sur 30 000 candidats référencés par Page Personnel.
A titre d'exemple, un technicien en ligne débutant peut prétendre à 16 000 euros bruts annuel au minimum et le double au maximum pour un confirmé. Le salaire moyen d'un administrateur réseau confirmé tourne autour de 35 000 euros et 26 000 pour un débutant. Une échelle qui se retrouve chez les gestionnaires base de données, un peu moins pour un intégrateur web et webmaster (surtout les postes qualifiés plus proche des 30 000 euros que 35 000). Tandis qu'un responsable informatique pourra demander de 30 à 45 000 en moyenne selon qu'il débute ou dispose d'une certaine expérience.
Un marché contracté
Cette première photographie du cabinet Page cache cependant la tendance à la baisse des salaires amorcée avec la récession économique. « Ce que nous avons constaté est en contradiction avec le contexte actuel des rémunérations en augmentation qui, sur l'année 2009, ont arrêté de croître voire même baissé sur la deuxième partie de l'année », souligne Alexandre Groux. « Le marché s'est fortement contracté même si les évolutions technologiques font que les entreprises recherchent toujours des profils spécialisés. » Et de constater toujours, chez nombre d'organisations, des exigences en matière d'expériences professionnelles difficiles à atteindre face à des technologies apparues récemment. « Les entreprises sont toujours à la recherche de la perle rare », justifie le dirigeant.
Il n'en reste pas moins que certains profils restent plus recherchés que d'autres, notamment à cause de leur rareté. Pas forcément en raison d'un haut profil d'expertise. Selon le cabinet, c'est notamment le cas pour les administrateurs systèmes et réseau et les techniciens micro. « Les entreprises ont toujours de forts besoins pour déployer et traîter des parcs informatiques, la demande reste donc soutenue alors qu'il s'agit de profils de premier niveau de qualification. »
Cloud computing et virtualisation : des besoins difficiles identifier
Dans le secteur des études et développement, les développeurs Java, PHP et .Net restent toujours très recherchés sur le marché. Dans l'univers du web, « la situation reste globalement assez tendue avec une forte demande de postes dans le référencement et l'intégration car il y a peu de profils correspondants ». Des tendances qui risquent de se prolonger en 2010.
Quid des technologies de virtualisation et de cloud computing qui explosent et notamment pointées du doigt par l'analyste Gartner comme des choix stratégiques en 2010 ? « C'est difficile à estimer pour nous, reconnaît Alexandre Groux, la virtualisation et le cloud sont des les technologies porteuses mais il est difficile d'en mesurer l'impact sur le marché de l'emploi en termes de profil et de volume. Car, si le marché redémarre, avec des demandes des SSII plus fortes qu'il y a 6 mois, elles correspondent aux projets gelés précédemment [par la crise économique]. » Et ce d'autant que, la recession aidant, les entreprises ont retiré une partie de leur externalisation pour les concentrer sur les services des ressources humaines internes. Autant de recherche de profils qui échappe au cabinet de recrutement.
Malgré tout « la demande en 2009 est restée assez forte sur le marché de l'informatique mais moins qu'en 2008 et avec des niveaux d'exigences plus soutenus. Le marché est resté dynamique malgré une demande supérieure à l'offre », conclut Alexandre Groux.