La facture salée de Munich pour quitter Windows
Publié par Jacques Cheminat le | Mis à jour le
La ville allemande connue pour son engagement Open Source va migrer les derniers PC sous Windows XP et 2000. Une facture de plus de 11 000 euros par salarié a été budgétée.
Munich est devenu en quelques années la vitrine des projets de migration d'un environnement Windows vers le monde Open Source. Pour mémoire, la municipalité avait engagé en 2006 la migration de 16 000 postes de travail sous Windows NT vers Linux. Après plusieurs pérégrinations, à la fin 2013, Munich avait réussi à placer 14 000 PC sous « LiMux », une version de Linux sur base Ubuntu spécialement créé pour ce projet et la suite bureautique OpenOffice. Le coût du projet dans son ensemble (prestations externes liées au déploiement Linux, tests et formations internes) a atteint 23 millions d'euros en août 2013. Une migration vers Windows 7 et une version récente d'Office a été évaluée à 34 millions d'euros, un gain de 11 millions d'euros avait alors mis en avant la mairie.
Encore 41 applications et 1500 PC sous XP et 2000
Mais Munich ne s'est pas encore complètement débarrassé de Windows et en particulier des versions XP et 2000. Nos confrères de TechRepublic rapportent que 1500 postes et 41 applications fonctionnent encore sous ces OS et ne sont pas transposables sous LiMux. Certaines de ces applications sont importantes comme par exemple la surveillance de la qualité de l'air.
Oui mais voilà, avec la fin du support de Windows XP, la sécurité des PC et des programmes n'est plus assurée. L'extension de garantie auprès de Microsoft sur Windows XP peut s'avérer particulièrement onéreuse. Ainsi, la Navy a signé un contrat de 9,1 millions de dollars pour s'assurer d'avoir les correctifs pour Windows XP.
Un budget de 16,6 millions d'euros
Le choix a donc été pris de migrer les PC et les applications. Ce projet a été budgété par la municipalité à hauteur de 16,6 millions d'euros sur 4 ans, soit un peu plus de 11 000 euros par salarié. Une facture salée, mais nécessaire selon le rapport de la mairie pour expliquer sa décision. Le projet se décompose en deux phases.
La première va viser à trouver « l'OS le plus approprié pour la migration des applications », précise un porte-parole de la ville. La deuxième phase sera celle du déploiement avec un souci de s'inscrire dans une logique de gestion du cycle de vie des OS et des programmes. Il est clair que basculer sur Windows 7 par exemple impose de prendre en considération sa date de fin de support, qui pourrait être plus rapide selon le type de PC choisi. Une procédure qui devrait aboutir en 2019.
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