Microsoft : l'UFC Que Choisir modère l'enthousiasme ambiant
Publié par La rédaction le - mis à jour à
Pour l'association, il s'agit d'une avancée importante, mais il reste encore beaucoup à faire pour que l'utilisateur retrouve une certaine liberté
L'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir a salué lundi la confirmation de la condamnation de Microsoft par la justice européenne. Cependant, face à l'enthousiasme exacerbé de certains grands médias, l'association a tenu à modérer la décision de la justice européenne expliquant que cela ouvre la voie à d'autres sanctions plus conséquentes. Dans un communiqué, l'UFC explique que le consommateur reste « pieds et poings liés »et qu'il ne dispose pas encore d'une » véritable interopérabilité » des fichiers. Pour l'association, si la condamnation est une bonne nouvelle, il n'y a pas de quoi fanfaronner. « Pour le consommateur, le véritable apport de cette décision est la possibilité à l'avenir de choisir le lecteur avec lequel il souhaite lire ses fichiers audio et vidéo » explique l'association. Et de rappeler : « Les médias numériques en libre accès (TF1, France Télévisions, iTélévision, Radio France.) sont en grande majorité au format du lecteur de Microsoft », de même que les fichiers audio et vidéo, protégés par le système anti-copie, dit DRM (Digital Right Management ou gestion numérique des droits), de Microsoft, relève l'UFC-Que Choisir. « Le consommateur n'a pas d'autres choix que de se lier avec Microsoft « , en conclut l'association qui en appelle à « une véritable interopérabilité des fichiers » et demande à Luc Chatel, secrétaire d'État à la Consommation et au Tourisme, de se saisir de ce dossier.
Ce lundi, après plus de trois ans d'examen, les juges du Tribunal de première instance (TPI) de Luxembourg ont finalement donné raison à la Commission européenne en rejetant l'appel de Microsoft.
Le premier éditeur mondial de logiciels avait été condamné en mars 2004 pour abus de position dominante et distortion de la concurrence.
Outre une amende de 497 millions d'euros, une goutte d'eau pour le géant de Redmond qui a payé sans sourciller, Bruxelles a imposé de retirer Media Player de Windows en Europe (considérant que la firme se sert de son quasi-monopole sur les OS pour éliminer tous ses concurrents) et a exigé une interopérabilité totale entre Windows et les produits de la concurrence.