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Mobile : B&You veut redynamiser le marché du prépayé

Publié par La rédaction le | Mis à jour le

Fort du succès de son offre sans engagement B&You, Bouygues Telecom entend bousculer le marché du prépayé en proposant une offre sans limite de temps et aux tarifs très agressifs.

Après le forfait illimité sans engagement, désormais à moins de 20 euros mensuel, B&You se lance dans le prépayé sans durée de validité. Seule contrainte : que le client fasse au moins une communication, un SMS ou consomme 1 Ko de données dans l'année. « Pour s'assurer que la carte SIM ne dorme pas dans un tiroir », justifie Benoit Torloting, directeur digital de Bouygues Telecom et responsable de B&You.

Une offre pour l'heure inédite dans le paysage du low cost parmi ses principaux concurrents Orange Sosh et SFR Red.

Dès lundi prochain, 10 septembre, les utilisateurs intéressés pourront souscrire à l'offre. Le coût de la carte SIM, exclusivement accessible sur le site (qui impose donc un paiement par carte bancaire) s'élève à 4,99 euros TTC, frais d'envois compris, et intègre 15 minutes de communication.

Les clients achètent ensuite des recharges de 10, 15, 20, 25, 30 et 60 euros à dépenser à leur convenance sans limite de temps. « Cela leur évite de perdre leur crédit », se réjouit Caroline Lehericey, directrice de B&You.

Des tarifs agressifs

Les tarifs de consommation défient toute concurrence : 0,10 euro la minute de communication, 0,05 euro le SMS et 0,05 euro également le mégaoctet de données. Soit entre 2 et 5 fois plus d'opportunités de consommation que chez la plupart des opérateurs, avance la marque sans engagement de Bouygues Telecom.

Une offre très offensive, donc, qui démontre une fois encore la capacité d'innovation de Bouygues Telecom, d'une part avec le premier forfait illimité sans engagement du marché lancé en juillet 2011 avec B&You ou encore, précédemment, la première offre quadruple play Ideo en mai 2009.

À travers cette nouvelle offre, B&You espère capter une partie des 17 millions environ de cartes prépayées du marché français. Soit un utilisateur sur quatre du parc mobile total (67,8 millions de lignes environ). Mais cela reste une manouvre risquée face au recul régulier du marché du prépayé. « Le prépayé est un usage qui n'a pas vocation à disparaître, pense Benoit Torloting. Nous souhaitons redynamiser ce marché et en changer la donne. »

Un risque de concurrence interne

Si l'offre vise notamment les clients du forfait 2 euros (60 minutes / 60 SMS) de Free Mobile (hors abonnés Freebox qui peuvent en bénéficier gratuitement), d'autant que la portabilité du numéro reste assurée, B&You risque aussi d'affaiblir les abonnés prépayés de Bouygues Telecom, voire ceux de l'illimité et du 2 heures à 9,99 euros de B&You (qui ont séduit 570.000 clients depuis le lancement de l'offre). « Je pense qu'il s'agit d'une cible distincte, justifie le responsable de B&You, avec le prépayé, nous visons les usages irréguliers et non intenses. »

Le dirigeant a dû faire ses calculs. Un utilisateur qui téléphone plus de 3h20 par mois (ou envoie plus de 400 SMS et échange plus de 400 Mo de données) aura tout intérêt à prendre un forfait illimité à 20 euros. En deça, le prépayé reste plus intéressant.

Et, surtout, il permet encore une fois de ne payer que ce que l'on consomme et répond donc parfaitement aux usages irréguliers. À condition d'accepter les petites contraintes du rechargement.

La carte de la fidélisation

De plus, à raison de 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires générés par les 17 millions de cartes prépayées en circulation annuellement, le revenu moyen par utilisateur s'élève en France à 117 euros par an environ. Soit près de 10 euros par mois. Un montant équivalent au tarif de la première recharge prépayée de l'offre.

Enfin, en attirant un maximum de clients sur cette offre prépayée sans limite de temps, B&You et Bouygues Telecom jouent la carte de la fidélisation et un transfert vers les offres forfaitaires maison lorsque les besoins s'en font sentir. Dans ces conditions, B&You pourrait effectivement bousculer le marché du prépayé en France. Il restera néanmoins à vérifier que ce ne soit pas au détriment de sa propre base d'abonnés.

Crédit photo © Christophe Lagane