Transformation numérique : les DSI français peinent à suivre le rythme
Publié par Ariane Beky le | Mis à jour le
Près de 50 % des DSI français craignent de ne pas pouvoir accompagner la transformation numérique de leur organisation au rythme attendu par les métiers.
Pour les DSI, la transformation numérique est une priorité. Mais adapter l'offre de services à l'accélération de la demande des métiers est un défi. C'est la conclusion - logique - d'une enquête menée par le cabinet Vanson Bourne pour le spécialiste de la continuité d'activités Sungard AS.
715 décideurs IT et 1400 employés ont été interrogés en France (456 répondants), en Irlande, au Royaume-Uni, en Suède et aux États-Unis. 81 % des décideurs IT considèrent la transformation numérique comme une priorité pour leur organisation. Un sentiment partagé par plus de 80 % des métiers. Mais 24 % des DSI jugent les investissements insuffisants pour conduire cette transformation. Et la crainte de ne pas suivre le rythme est forte, en France notamment.
Dans l'ombre de l'IT
89 % des DSI français interrogés pensent que la transformation numérique est essentielle pour leur permettre de rester compétitifs. Et 83 % jugent que ce changement est crucial pour améliorer la productivité de l'organisation. Les employés, de leur côté, veulent accéder plus facilement aux technologies numériques. Ils déclarent qu'elles leur facilitent le travail (65 %) et qu'elles leur offrent l'opportunité de développer de nouvelles compétences (60 %).
Mais 39 % des DSI pensent que leur équipe n'est pas en mesure d'accompagner la mutation numérique au rythme attendu par la direction. 49 % estiment même que le rythme de transition actuel ne correspond pas aux attentes des employés. Ces derniers le considèrent trop lent et n'hésitent plus à contourner l'IT (Shadow IT). Outre la consumérisation de l'IT (qui n'est pas abordée dans l'étude), le défaut de compétences internes et des budgets serrés expliquent cette tendance.
Pénurie de compétences
39 % des DSI interrogés en France pensent en effet ne pas avoir les compétences nécessaires en interne pour intégrer de nouveaux outils et applications dans l'infrastructure existante. Et 31 % jugent que leur équipe n'a pas les capacités pour maintenir la sécurité des différents systèmes IT.
Le manque de compétences techniques est cité comme le premier frein vers la transition numérique par 45 % des DSI français interrogés. L'étude s'intéresse également aux soft skills (capacités relationnelles, sens du leadership). Sur ce terrain, pour les DSI, le premier frein réside dans la méconnaissance des avantages commerciaux liés à la transition numérique (40 %).
« Le service informatique est comme un ours : fort au meilleur de sa forme, il peut être lent et imprévisible, voire ruer dans les brancards quand la pression est trop forte », déclare Keith Tilley, vice-président de Sungard AS. « Pour dompter cet ours, l'entreprise doit garder la maîtrise de son service informatique, en créant les conditions qui lui permettront d'être prévisible et productif ». Les DSI seraient donc les dresseurs d'ours de la transformation numérique.
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