Recherche

Les DSI français sont-ils plus rétrogrades que d'autres ?

Les DSI français ne boudent pas l'IT bimodale, mais leur approche du digital semble plus défensive que celle de leurs homologues ailleurs dans le monde, selon une étude de Gartner.

Publié par le | Mis à jour le
Lecture
3 min
  • Imprimer
Les DSI français sont-ils plus rétrogrades que d'autres ?

Les DSI français jouent moins un rôle moteur dans le digital que leurs homologues étrangers, mais leurs budgets sont plus serrés, selon l'étude « 2016 CIO Agenda: A France Perspective » du cabinet Gartner. L'enquête a été réalisée au printemps 2015 auprès de 2 944 DSI des secteurs privé et public dans 84 pays, dont 63 DSI en France. Ensemble, ces décideurs cumulent 250 milliards de dollars de dépenses IT.

46 % des DSI français (51 % des DSI dans le monde) tablent sur une augmentation de ces dépenses en 2016. Mais la majorité est moins optimiste. 30 % des DSI français (34 % dans le monde) s'attendent à une stabilité des dépenses IT et 24 % supplémentaires (15 % dans le monde) craignent une baisse. Cette incertitude se traduit par une utilisation plus prudente des budgets informatiques français, d'après Gartner.

Dans l'Hexagone, les opportunités digitales sont plus portées par leur valeur commerciale potentielle que par leur valeur technologique. Cette tendance peut impacter la relation - parfois tendue - entre les DSI et les directions métiers, voire entre les DSI et leur direction générale. Cette dernière voulant faire du numérique un moteur de croissance durable de l'organisation, sans augmenter les budgets.

L'IT à deux vitesses

Malgré ces divergences, les DSI français optent progressivement pour une approche bimodale de l'IT (deux modes fonctionnent en parallèle : un premier mode traditionnel orienté sur l'optimisation du système d'information existant, et un second centré sur l'innovation et la transformation agile de l'organisation). 28 % des DSI en France ont choisi cette approche, alors que la moyenne mondiale atteint 38 %. Là encore, l'écart est significatif. Mais, dans les trois prochaines années, près d'un DSI français sur deux (48 %) devrait adopter cette démarche. Ce taux place la France en tête des pays étudiés par Gartner dans ce domaine.

Pour piloter le changement plutôt que le subir, les DSI français devraient, selon Gartner, continuer à privilégier les opportunités numériques à valeur ajoutée pour le business : BI/solutions analytiques, marketing digital, ERP, CRM, Cloud, mobilité. En France, ces outils devancent les solutions d'infrastructure et de datacenter. Là encore, le contraste avec le reste du monde est notable. En moyenne, les solutions d'infrastructure figurent en effet en 2e position du classement global des outils représentant une opportunité numérique aux yeux des DSI.

Le cabinet Gartner recommande encore aux DSI français de déléguer davantage de tâches administratives et internes, de prioriser leurs projets. Et ce pour consacrer plus de temps à l'innovation et à l'échange avec les métiers, les clients et l'écosystème numérique. Pour ce faire, la société d'études américaine incite les DSI à entrer dans une logique de plateforme. Il s'agit en fait d'exploiter « l'effet de réseau » (la valeur d'une offre, service ou produit, augmente avec le nombre de ses utilisateurs) pour adapter leurs modèles d'affaires, de gouvernance et de gestion des talents.

Lire aussi :

Dépenses IT : les DSI font (presque) fifty-fifty avec les métiers

Quand la DSI renonce à des projets, faute de temps

crédit photo © everything possible / shutterstock.com

Sur le même thème

Voir tous les articles Data & IA

Livres Blancs #cloud

Voir tous les livres blancs
S'abonner
au magazine
Se connecter
Retour haut de page