Vienne -encore une capitale qui adopte Linux...
L'affaire était dans l'air du temps depuis quelques mois, mais n'avait pas été confirmée? Elle devient officielle, la Ville de Vienne envisage de migrer intégralement son informatique vers une nouvelle distribution Linux.
La licence Microsoft Windows 2000 qui équipe actuellement les services administratifs de la ville court jusqu'en 2010, mais les premières expérimentations sous Linux ont démarré. Dans un premier temps, l'option Linux sera proposée à 7.500 utilisateurs. Un test à très grande échelle qui sera analysé en 2006. La distribution adoptée s'appelle 'Wienux'. Elle est composée d'un noyau Debian kernel 2.6.9-1, de l'interface graphique KDE 3.3, du navigateur Firefox, et pour la bureautique d'OpenOffice 1.1.3. D'ici trois ans, 18.000 PC, 8.200 imprimantes et 560 serveurs devront migrer sur Linux. D'ailleurs, 150 serveurs tournent déjà sous système d'exploitation FreeBSD et Linux. Le plus surprenant dans cette migration de Windows vers Linux provient du budget réduit alloué par la municipalité au projet, qui reprend l'existant sur le hardware : 1,1 million d'euros sur cinq ans. Et à Paris? Malgré de forts appels du pied, Paris ne va pas faire sa révolution Linux. En tout cas pas d'un coup. Après des mois de discussions, de débats, de rapports d'expertise, la mairie a annoncé en février dernier que la migration vers Linux des 18.000 postes informatiques de la ville se fera très, très progressivement. Pas question pour Paris de calquer l'exemple de Munich qui en 2003 a annoncé son intention de migrer complètement et le plus rapidement possible vers Linux. Suscitant l'inquiétude, voire l'angoisse de Microsoft, dont les logiciels sont présents dans quasiment toutes les villes de la planète. Paris a tranché pour une politique modeste. Même si l'objectif d'une rupture informatique est maintenu: la ville souhaite toujours se passer d'une partie des produits de Microsoft mais la migration ne concernera pas des applications comme Office ou Internet Explorer. Il s'agit dans un premier temps de migrer 50% des serveurs applicatifs vers le libre d'ici la fin de l'année, contre 10% en 2004. Par ailleurs, le Conseil de Paris a entériné l'adhésion de la ville à l'Addulact, association de collectivités locales mettant en commun certains logiciels librement copiables et adaptables. A terme, les appels d'offre mettront en concurrence Microsoft avec les logiciels open-source. Ces décisions prudentes sont une victoire pour Microsoft. La firme observe avec inquiétude la volonté de villes et de gouvernement qui souhaitent se passer de Microsoft, notamment pour des questions de coûts et de sécurité. L'éditeur de son côté essaye de démontrer que les produits libres exigent par exemple des efforts importants dans la formation des salariés qui compensent leurs faibles coûts d'acquisition et de gestion. Dans le même temps, la firme offre des ristournes. Ainsi, Microsoft a proposé jusqu'à 60% de rabais sur ses produits afin de ne pas perdre le marché parisien. Une offre qui a peut-être fait la différence aux yeux de l'équipe municipale. L'irrésistible percée de l'open-source dans les administrations européennes
Le mouvement est en route et l'open source s'impose dans les administrations européennes? Selon une étude du Maastricht Economic Research Institute on Innovation and Technology (MERIT) : 72% des autorités locales françaises utilisent l'open-source, 68% en Allemagne, 55% aux Pays Bas. Mais seulement 32% en Grande-Bretagne. Selon l'analyste, l'adoption de Linux et de l'open-source par les municipalités est la plus forte dans les pays qui disposent de règles claires et centralisées.
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