Actimagine surfe sur le succès de la vidéo sur mobile
Le nom d'Actimagine ne vous dit peut être rien. Pourtant, vous utilisez certainement les produits de cette jeune entreprise française si vous aimez regarder des films sur votre téléphone portable ou si vous jouez avec une console Nintendo. Car Actimagine est l'un des spécialistes incontournables de la vidéo sur terminaux mobiles.
Fondée en 2003 par quatre ingénieurs et un businessman français, Actimagine a très vite fait parler de lui grâce à un contrat avec Nintendo. L'entreprise a en effet développé un codec qui permettait de lire des vidéos sur la pourtant très basique GameBoy. Un tour de force qui prenait la forme d'un petit adaptateur à brancher sur sa console.
Poursuivant sur ce terrain, l'entreprise a ensuite développé un SDK (software developement kit) permettant de lire des vidéos dans les jeux destinés à la dernière console de Nintendo, la DS. Peu de gens le savent, mais s'il est possible d'afficher des vidéos dans les jeux DS, c'est grâce à cette entreprise française.
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Ce contrat, qui apporte une importante rente annuelle à Actimagine, a permis à l'entreprise de poursuivre ses développements, en s'orientant naturellement vers les téléphones mobiles.
« Le SDK Nintendo était basé sur un codec vidéo que nous avons développé et breveté. Mobiclip, c'est son nom, a ensuite été adapté pour les téléphones mobiles, marché sur lequel nous nous sommes lancés en 2005 », nous explique Mathilde Lorenzi, responsable du marketing et de la communication d'Actimagine.
L'avantage de Mobiclip est d'offrir un meilleur taux de compression et une meilleure qualité vidéo (25 images par seconde) tout en préservant la durée de vie de la batterie et en utilisant quatre fois moins de ressources processeur.
Mais en 2005, les mobiles n'étaient pas dotés d'importants espaces de stockage, l'usage de la vidéo était encore marginal. « Nous avons alors travaillé avec Sony pour proposer des films tenant sur une carte mémoire de 128 Mo, des films qui seraient vendus en pack avec les mobiles pour les distinguer de la concurrence », ajoute la responsable.
Outre Sony-Ericsson, Nokia et Motorola se mettent aussi à vendre ces films sur carte,« notamment dans les marchés émergents », explique Mathilde Lorenzi. « Sur les 18 derniers mois, 500.000 cartes ont vendus à des fabricants de mobiles qui les proposent en bundle dans 26 pays ».
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Mais avec l'essor des smartphones, dont certains permettent de stocker jusqu'à 8 Go de données, la péreinité de ce modèle économique n'est plus viable, en tout cas dans les marchés occidentaux.
« Aujourd'hui, nous cherchons à intégrer nativement notre codec dans les mobiles. Nous multiplions les négociations, Motorola est le premier à avoir signé un accord. Mobiclip est ainsi intégré dans les Z8 », précise la responsable.
Pour autant, la concurrence est rude, Nokia privilégie le player de Real Networks, pendant que Microsoft et son Windows Mobile, met en avant son Media Player. « Ce n'est pas parce que ces applications sont intégrées qu'elles sont utilisées », précise néanmoins Mathilde Lorenzi qui mise sur la performance de son codec pour convaincre.
En attendant de séduire plus de fabricants, Actimagine étoffe son écosystème en lançant prochainement Mobiclip.com. Il s'agit d'un portail web qui permettra à chacun de gérer ses vidéos et de les rendre disponibles, instantanément, en haute définition, sur son téléphone portable.
Concrètement, dès que son téléphone accède à un réseau télécom 2.5, 3G, etc, ou Wifi, les contenus que l'utilisateur a rassemblés et organisés sur le portail mobiclip.com sont instantanément synchronisés sur son mobile et immédiatement prêts à être visionnés. Si l'utilisateur le souhaite, il peut aussi, à tout moment, choisir de télécharger ses contenus directement du portail web à son mobile, et ce sans passer par un réseau télécom ou Wifi, mais juste en reliant son mobile à un PC via un câble USB via la technologie Sideloader développée par l'entreprise.
« Avec cette plate-forme, nous visons à la fois les opérateurs, les éditeurs de contenus ou encore les fabricants de mobiles », explique la responsable.
De quoi doper les revenus de cette jeune pouce ? En 2006, Actimagine, qui compte 40 salariés, a généré un chiffre d'affaires de 5,5 millions d'euros et affirme être rentable « depuis son premier jour ». Indépendante, le capital est en majorité détenu par ses fondateurs, Actimagine pourrait bien intéresser un Nokia qui s'est résolument tourné vers les contenus et les services avec son portail maison Ovi.
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