Atteinte à la vie privée: dix pays tapent sur Google Buzz
A l'image de Terminator, la CNIL n'oublie jamais. Deux mois après le lancement de Google Buzz, un réseau social à l'image de Facebook mais disponible directement depuis Gmail, la Commission nationale de l'informatique et des libertés se fend d'un courrier à l'adresse d'Eric Schmidt, le patron de Google, et, plus généralement, à l'adresse de «toutes les entreprises en ligne ». L'objet de la correspondance? Le « droit à la vie privée des citoyens du monde [.] laissé de côté » par le moteur de recherche américain.
Quelques semaines après la mise en ligne de ce réseau social version Gmail, le courrier (d)étonne. Co-signé par dix autorités de protection des données personnelles
et de la vie privée (Canada, Irlande, Allemagne, Israël, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Italie, Espagne et Royaume-Uni), la Cnil s'inquiète du peu de cas fait par Google du « droit à la vie privée » de ses utilisateurs.
Google plus rapide qu'avec cas Google Street View mais peut mieux faire !
Explications: lors du 9 février, date du lancement de Google Buzz sur Gmail, le moteur de recherche a automatiquement attribué un réseau d'amis aux internautes via les contacts qu'ils utilisaient le plus souvent. Pire, les utilisateurs de cette messagerie n'ont pas été prévenus du fonctionnement de ce nouveau réseau social. Conclusions: des plaintes en pagaille et un droit à la protection de la vie privée bafoué.
Certes, la CNIL reconnait que Google a rapidement réagi et a présenté ses excuses aux internautes mais elle ne baisse pas la garde pour autant, rappelant au passage que dans le cas de Google Street View, le moteur de recherche n'avait « redressé qu'après coup les atteintes à la vie privée que constituaient des pratiques telles la diffusion d'images non brouillées où l'on pouvait voir des visages.»
La Commission enfonce le clou en précisant qu'elle s'attendait à ce que le « chef de file du monde virtuel» donne l'exemple. Lancé en mode Bêta, l'amateurisme de Google sur cette application de réseau social est jugé inadmissible. « Il est inacceptable de lancer un produit qui rende publics des renseignements personnels sans l'accord des intéressés, avec l'intention de régler par la suite les problèmes susceptibles de se poser. »
Critiques et «recommandations spécifiques pour améliorer les mesures de protection de la vie privée » sont donc adressées à Google. L'entreprise de Mountain View est alors invitée à expliquer « comment il se conformera à l'avenir aux lois nationales en matière de protection de la vie privée » peut-on lire sur le site de la CNIL.
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