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Axalto et Gemplus fusionnent et créent Gemalto

Les deux géants de la carte à puce créent le leader du secteur. L'opération se fera par échange d'actions, pour un montant de 163 millions d'euros

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Axalto et Gemplus fusionnent et créent Gemalto

L'idée était dans l'air du temps depuis plusieurs mois. Elle se concrétise aujourd'hui. Les deux leaders de la carte à puce, Axalto et Gemplus, ont décidé de fusionner. Ils donnent naissance à un nouveau groupe baptisé Gemalto.

L'opération prendra la forme d'une offre d'échange de titres Axalto contre des titres Gemplus, à raison de 2 actions Axalto pour 25 actions Gemplus accompagnée d'une distribution de 0,26 euro par action versée aux actionnaires de Gemplus préalablement à l'offre. Cette distribution représente un montant d'environ 163 millions d'euros sur la base du nombre d'actions actuellement en circulation de Gemplus. Texas Pacific Group et la famille Quandt, les deux actionnaires les plus importants de Gemplus qui détiennent ensemble 43,7% du capital de la société, ont donné leur accord pour apporter leurs actions à Axalto, sur la base de la même parité d'échange. Avec un chiffre d'affaires combiné pro-forma de 1,8 milliard d'euros, dont 61% dans les télécoms, 23% dans les services financiers et 8% dans l'identité et la sécurité, le nouvel ensemble deviendra un leader mondial dans le domaine de la sécurité numérique. La nouvelle entité sera présente dans plus de 50 pays, et emploiera environ 11.000 collaborateurs. Gemalto sera une société de droit néerlandais, expliquent les groupes dans un communiqué commun. A l'issue de cette fusion, Gemalto considère que le groupe sera mieux positionné pour servir son portefeuille élargi de clients avec une présence locale étendue et une gamme de produits enrichie. En outre, la nouvelle entité bénéficiera d'une meilleure visibilité sur les marchés financiers. Les synergies annuelles du nouvel ensemble sont estimées à 85 millions d'euros. Elles devraient être pleinement réalisées la troisième année après la fusion. Alex Mandl, President & CEO de Gemplus a declaré : « Cette opération ouvre des perspectives de développement importantes pour Gemplus, Axalto et l'industrie de la sécurité numérique dans son ensemble. Cette fusion, qui répond à une forte logique industrielle, est une opération « win-win » qui créera de la valeur non seulement pour nos actionnaires respectifs mais également pour nos clients et nos employés ». Selon Olivier Piou, CEO d'Axalto : « Une des priorités majeures du conseil d'administration et du comité de direction de Gemalto sera de réussir une intégration rapide d'Axalto et de Gemplus, qui saura préserver les points forts de chaque groupe en termes de culture, de management et de mode de fonctionnement en réalisant les synergies attendues ». Alex Mandl, President & CEO de Gemplus deviendra Executive Chairman et Olivier Piou, CEO d'Axalto deviendra CEO de Gemalto. Mais qui dit fusion, dit réduction d'effectif. Gemalto anticipe ainsi une réduction limitée de ses effectifs en recherche et développement et sur ses sites de production compte tenu du niveau actuel élevé d'utilisation des capacités de production et des besoins d'effectifs importants qui sont requis pour faire face à la croissance attendue du secteur. Les coûts liés à la réalisation des synergies concernent les systèmes d'information, des regroupements de sites et d'autres restructurations, et sont estimés à 43 millions d'euros. Comment sera accueillie cette fusion ? A l'époque des rumeurs, l'idée ne semblait pas faire l'unanimité. « Cela n'a aucun sens », explique un analyste d'une grande banque parisienne cité par Cercle Finance. « Fusionner le numéro un et le numéro deux du secteur bénéficierait à leurs poursuivants, et notamment à Oberthur », poursuit-il. Selon plusieurs investisseurs interrogés, l'opération serait destructrice de valeur pour les actionnaires, dans la mesure où elle ne répond à aucune logique commerciale ou industrielle. « Le seul vecteur de synergies résiderait dans des restructurations lourdes et donc forcément coûteuses », souligne l'analyste.

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