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Bourse : krach ou pas ?

Un vent de panique a soufflé de l'Asie à l'Europe en passant par l'Amérique du Sud. Le CAC40 perd près de 7%

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Bourse : krach ou pas ?

C'est la chute la plus importante que le CAC40 ait connu depuis le 11 septembre 2001. Dans le sillage des autres places mondiales, la Bourse de Paris a dévissé de 6,83% (ou 347,95 points) à 4.744,45 points. Le plancher symbolique des 5.000 est déjà bien loin. S'agit-il d'un krach ? Les avis sont partagés mais cette séance illustre une fois encore les craintes concernant l'économie américaine détériorée par la crise des subprimes dont les conséquences ne se sont sentir que maintenant.

Les choses avaient mal commencé la nuit dernière, les bourses asiatiques ayant très froidement accueilli le plan Bush de relance (évalué à 140 milliards de dollars). Les chutes sont générales et massives : -5,15% à Shanghai, -5,5% à Hong Kong, -6% à Singapour), -3,86% à Tokyo.

Les places européennes suivent en choeur ce désastreux sillage. Londres a plongé de 5,48%, Francfort de 7,16% et l'Eurostoxx 50 de 6,87%.

Les Bourses d'Amérique du Sud ont ainsi elles aussi plongé. A Sao Paulo, principale place boursière de la région, l'indice Ibovespa a cédé 6,6%. Buenos Aires a perdu 6,27%, Santiago 4,91% et Bogota 7,65%.

La fermeture de la Bourse de New York, en raison du Martin Luther King Day, « a encore accru la volatilité » des indices en privant les opérateurs européens de direction claire, a ajouté un vendeur d'actions d'une grande banque européenne, interrogé par l'AFP.

A Paris, les valeurs bancaires ont été particulièrement attaquées (comme depuis une semaine d'ailleurs), Société Générale (-7,99% à 78,52 euros), BNP Paribas (-9,62% à 62,71 euros), Crédit Agricole (-9,02% à 18,45 euros) et Dexia (-8,06% à 13,91 euros).

Alstom (-6,69% à 124,51 euros), Air Liquide (-7,76% à 87,94 euros), Sanofi-Aventis (-5,91% à 57,55 euros) et EDF (-6,29% à 71,74 euros) ont été attaqués malgré leur statut « défensif ».

Une seule des 40 valeurs du CAC a échappé à la débâcle. Peugeot avec +2,7%. Michelin terminant pratiquement stable (-0,05%). Au sein du SBF-120, la liste se limitait à 3 titres: Peugeot, Zodiac et Soitec (qui bénéficiait du rebond d'AMD).

Hors CAC40, CGG Veritas (-12,6%), Nicox (-12%), Steria, Unisoft ou Gemalto (-10 à -11%) fermaient la marche.

Séance noire donc, qui ressemble bien à un krach. Non seulement, le CAC40 termine une séance en chute libre mais en plus, il accumule les replis depuis le début de l'année. La perte depuis le 1er janvier atteint plus de 15%.

Pour autant, un krach se définit aussi par un événement déclencheur comme les attentats du 11 septembre ou l'annonce d'un déficit record aux Etats-Unis (1984). Mais rien de tel ce lundi, même pas une statistique américaine.

Selon certains spécialistes, ce lundi noir serait l'apothéose d'une crise larvée entamée cet été après la découverte du problème 'subprime'. A partir d'août, toute une série de facteurs se sont réunis pour finalement conduire à cette purge. Une purge qui devait « logiquement » surgir un jour ou l'autre après plusieurs années de forte hausse des marchés, soulignent d'autres observateurs.

Les planchers ont-ils été atteints ? Difficile à dire. Des banques américaines vont encore devoir publier leurs résultats, et donc des pertes. La séance de ce mardi sera celle de tous les dangers à Wall Street.

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