Bourse : sous le choc des attentats de Londres
Triste jour: 8 juillet. Les attentats à Londres ont marqué tous les marchés boursiers. Si Wall Street a résisté, les indices européens affichent un repli 'émotionnel' et solidaire. Oubliant l'actualité économique, l'Europe a exprimé sa solidarité envers le peuple britannique.
La triste et révoltante actualité britannique, avec cette série de sept attentats meurtriers à Londres, a fait oublier, l'espace d'une séance, le cours du pétrole, le dollar, la croissance, le moral des dirigeants et des consommateurs, et les résultats d'entreprises !
Les attentats, sur lesquels plane l'ombre d'Al Qaïda, ont frappé aveuglément dans les transports publics à proximité de la City, le c?ur économique de l'Europe. Hier soir jeudi, un dernier bilan de la police britannique faisait état de 37 morts et plus de 700 blessés. Le Président Jacques Chirac a exprimé « la totale solidarité de la France » avec les autorités britanniques. « Ces actes sont inqualifiables« , a-t-il ajouté. Les attentats visaient aussi à ternir la réunion du G8 (les pays les plus industrialisés) qui se tient à Gleaneagles, en Ecosse. Mais Jacques Chirac, qui a salué la réaction de Tony Blair ? le premier ministre britannique à quitté la réunion pour se rendre à Londres -, a confirmé que « La seule chose qu'ils ont réussie, c'est de renforcer encore la solidarité« . Quant au maire de Londres, Ken Livingstone, il s'est adressé aux auteurs des attentats : « Rien n'empêchera ceux qui le veulent de venir à Londres pour être libres (?)« . Découvrant l'ampleur du drame, les places boursières européennes ont accusé un repli 'émotionnel' en forme de plongeon, jusqu'à -4,5% en début d'après midi. Avant de se reprendre après le message de solidarité adressé par Wall Street à l'ouverture. Ce qui n'a pas empêché les ordres de vente en provenance des particuliers d'affluer par vagues, réaction humaine, mais qui est venue frapper les valeurs du luxe, du tourisme, des assurance? et les technos. Dans ce climat exceptionnel, le statu quo monétaire de la BCE et de la Banque d'Angleterre, qui maintiennent leurs taux, et la hausse des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis, sont passés inaperçus. Jean-Claude Trichet a estimé qu'il n'était pas nécessaire de soutenir les marchés financiers après les attentats. Pour le président de la Banque Centrale Européenne, les attentats « n'auront pas un impact sérieux » sur les marchés ! Toutes les places boursières européennes ont suivi le même mouvement de balancier, avec une ampleur égale. La Bourse de Paris a suivi, vacillant puis se reprenant, pour finalement baisser: le CAC40 a chuté de -1,39% à 4.220,62 points. Les valeurs de l'assurance et du tourisme seront particulièrement visées dans les jours à venir. La Bourse de New York a laissé passer l'onde de choc des attentats et profitant de la baisse des cours du pétrole, s'est redressée en fin de séance, préfigurant un retour à la normale sur les marchés pour la fin de la semaine. Le Dow Jones gagne 0,31% à 10.302,29 points, et le Nasdaq 0,34% à 2.075,66 points. Le dollar clôture en baisse, à 1,1946 dollar pour 1 euro. Le cours du baril de pétrole brut léger s'inscrit à la baisse, à 60,73 dollars, malgré l'ouragan dans le Golfe du Mexique et la contraction des chiffres des réserves de brut aux Etats-Unis. La chute des valeurs technologiques est-elle significative ? Sûrement pas dans de telles conditions d'impuissance des marchés, à l'image d'Eurotunnel qui plonge de -7,41%. On notera cependant qu'Infogrames chute de -4,73%, Alcatel de -2,98%, STMicroelectronics de -2,74% ou Steria de -2,42%.
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