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Brocade: «Openflow et SDN bien ancrés dans notre stratégie »

En marge des annonces de Brocade ces derniers jours, Vincent Felisaz, System Engineer Brocade France, a répondu à nos questions sur la stratégie et les nouveautés du constructeur.

Publié par La rédaction le | Mis à jour le
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Brocade: «Openflow et SDN bien ancrés dans notre stratégie »

Brocade a étendu et consolidé des offres figurant à son catalogue. Objectif : étendre son offre de réseau pour le datacenter et apporter plus de réponses afin d'aligner les ressources physiques et virtuelles. Cela se traduit pas du réseau virtuel, du routeur virtuel, du switch virtuel, sans oublier SDN, OpenFlow et OpenStack. Nous avons interrogé Vincent Felisaz, System Engineer Brocade France, sur la stratégie du groupe.

Silicon.fr : Les annonces de cette semaine sont très marquées par le datacenter et le SDN (Software-defined Networking). Ce sont des domaines que Brocade couvre depuis longtemps. Où est la nouveauté ?

Vincent Felisaz : Depuis le lancement de On demand Data Center, il y a trois ans, le SDN est bien ancré dans notre stratégie. Nous disposons de briques matérielles et logicielles qui s'intègrent dans le SDN. Nous apportons des réponses dans nos produits, comme l'intégration dans GRIZZLY du protocole OpenStack. C'est aussi la raison d'être des nouvelles versions que nous annonçons. Mais nous avons également la volonté d'être large et d'éviter de se réduire à un ou deux protocoles.

Ce qui est nouveau, c'est l'évolution du champ d'action des sociétés du logiciel, du stockage, des serveurs, etc. Quant aux développements sur SDN, ils s'appuient en particulier sur Openflow pour l'automatisation des flux. De même que l'orchestration du datacenter passe par l'intégration des développements Openstack. Pour Brocade, ce qui est nouveau c'est d'intégrer la capacité d'utiliser les API pour rendre les équipements plus ouverts et intelligents, pour activer des services sur les équipement, pour banaliser et simplifier le provisioning. C'est par exemple le plugin VMware dans la partie fabric qui depuis 2011 permet de récupérer les informations sur les machines virtuelles et le réseau pour ne pas avoir à reconfigurer la fabric quand on ajoute ou déplace une VM.

La virtualisation est aussi une nouvelle approche des réseaux.

Nous avons acquis Vyatta pour accompagner la virtualisation du réseau au sens logiciel, la virtualisation via les serveurs x86. Les nouveaux routeurs virtuels Brocade Viatta 5400 permettent par exemple d'intégrer le multicast, le VPN, etc. Dans le même domaine, une autre nouveauté porte sur la virtualisation d'ADX, nos répartiteurs de charge qui peuvent être déployés dans une machine virtuelle (VM), là où c'est nécessaire et quand c'est nécessaire. Ce qui permet d'allumer une VM plus rapidement.

La réunion de vos origines dans le matériel et du logiciel qui mène au virtuel n'est-elle pas délicate à réaliser ?

Notre stratégie est autour et dans le datacenter, sur SDN et la virtualisation du réseau. Elle pose évidemment la question de la bascule de la création d'ASIC vers le logiciel et le virtuel. Nous devons offrir de nouveaux services complémentaires, sans renier l'existant. C'est pourquoi nous devons continuer de développer Fibre Channel, les 40 et 100G, etc. Le rachat de Vyatta apporte un savoir faire, comme toutes nos acquisitions externes. Nous recrutons pour supporter cette stratégie, étendre le savoir-faire du logiciel, accompagner le changement de mentalité chez les dirigeants, les produits et le développement, sans migration massives des équipes.

Comment vos clients accueillent-ils votre stratégie et vos évolutions ?

Il y a quelques années en arrière, Brocade était très précurseur mais l'écoute du marché restait limitée. Nous avons constaté un retour de demandes sur nos clients dès 2011, et les premiers déploiements ont commencé fin 2011 et début 2012. Aujourd'hui, c'est un message qui est porté par les grands acteurs. Nous constatons qu'il y a plus de demandes qui viennent des clients eux-mêmes que par les messages portés, que les projets se dessinent, bien évidement selon la typologie des clients. Par exemple le SDN est encore très orienté vers les opérateurs et fournisseurs de services. Il y a encore peu d'intégration au niveau des DSI.

L'argumentaire des acteurs du marché est très orienté ouverture, mais dans des stacks propriétaires qui en limitent la portée. Comment réagissez-vous à cela ?

La notion propriétaire est encore très présente sur les technologies matérielles. Le DSI a du mal à se sortir de ces technologies à cause de ces mécanismes propriétaires. Une approche ouverte doit lui permettre d'investir sur des technologies dont il ne sera pas prisonnier. Nous sommes les plus actifs possible pour libérer les DSI des contraintes propriétaires, sans s'enfermer dans des contraintes matérielles. Le matériel a des caractéristiques normalisées, les équipements tiers de même marque apportent de l'aisance dans l'administration au jour le jour.

L'approche Openflow permet d'embarquer des technologies ouvertes, de déporter une partie de l'intelligence à l'extérieur, mais le contrôleur Openflow doit être développé en interne. Notre stratégie de co-développement et d'intégration des protocoles ouverts a été mise en production chez des clients, mais elle n'est pas gérée par des contrôleurs Brocade. Nous n'allons pas annoncer de contrôleur. C'est pourquoi nous participons à OpenDaylight pour la création de contrôleurs ouverts.

Les acteurs du marché adoptent des stratégies unifiées. Vous-même êtes présents sur certaines stacks matérielles. Pourtant cette approche n'est finalement pas en accord avec votre stratégie d'ouverture.

Concernant les stratégies unifiées, les baies formatées, nous proposons une approche intermédiaire entre les briques fournies et le client qui fait son propre choix, avec différents constructeurs. Nous devons fournir les meilleurs composants pour répondre aux besoins du datacenter à vocation d'entreprise. Le client peut ainsi fabriquer lui même son infrastructure à partir de configurations certifiées, avec EMC, Bull, NetApp et IBM.

Le datacenter signe son retour au cour de votre communication et de celle de vos concurrents. Pourquoi ?

Ce n'est pas nouveau pour nous, nous venons du datacenter, et nous souhaitons y rester tout en débordant sur le campus. Si l'on en parle plus, c'est que le datacenter est le réseau. Le datacenter est 'everywhere'. Il est le cour du business des entreprises, là où se situe l'information et sa criticité, d'ou la concentration de la disponibilité et de l'information de l'entreprise.

(Article mis à jour le 07/05/2013)

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