CDN : Limelight taille sa route dans le broadcasting
Revendiquant la place de numéro 2 sur le marché du CDN (content delivery networks) derrière Akamai, l'américain Limelight Networks manque de visibilité en Europe, notamment en France. C'est pour espérer en gagner que le fournisseur de services de diffusion de contenus exposait à l'IBC, le salon consacré au broadcasting qui s'est déroulé du 11 au 16 septembre à Amsterdam. « Cela nous a permis d'assoir notre volonté de faire connaître nos services, et d'expliquer clairement nos solutions aux visiteurs venus chercher des solutions de distribution de contenus vidéo, commente Arnaud Blandin, Business Development Director. Nous avons eu de très bons retours. »
Limelight y présentait notamment Orchestrate, en direction des diffuseurs et producteurs de contenus. Une solution Cloud de broadcasting des contenus sur Internet quel que soit le support final (TV, PC, smartphones, tablettes.). L'offre supporte l'import unique et l'encodage automatique, la publication immédiate après réception d'un fichier (Zero Time to Publish), l'habillage du contenu personnalisable, la gestion du sous-titrage, celle des droits numériques (DRM), et les outils de monétisation. Sans oublier le traitement statistique (avec intégration des moteurs existants) pour mieux comprendre les usages des auditeurs. « La solution évite de recourir à plusieurs prestataires, résume Arnaud Blandin, on propose la totalité des services de la distribution de bout-en-bout. A partir du moment où la chaine est disponible quelque part, on peut la gérer. » Une couche d'API permet de personnaliser l'application et de prendre en charge des logiciels tiers. Arte figure parmi ses clients pour la diffusion à 100% de ses contenus en ligne. M6 recourt à Limelight pour certains services.
Une architecture taillée pour la performance
L'offre de diffusion constitue l'un des quatre grands services que propose l'entreprise créée en Arizona en 2001. Autour de son cour de métier, le caching, Limelight a développé ses compétences dans la performance du réseau (accélération des contenus dynamique pour garantir une qualité personnalisée) et le stockage cloud (55 pétaoctets (Po) de capacité pour un stockage distribué dans les régions du globe selon les besoins du client pour se rapprocher au plus près de l'utilisateur final). Autant de services agrégés autour d'une architecture spécifiquement conçue pour soutenir la charge et décolérée de l'Internet public. L'entreprise a ainsi déployé 90 datacenters dans le monde, reliés en fibre noire, et complété de 900 accords d'interconnexion de peering avec les opérateurs. Une infrastructure capable de distribuer jusqu'à 11 térabits de données par seconde.
« Ces quatre briques sont présentes dans tous nos datacenters dans le monde avec les mêmes fonctionnalités d'un pays à l'autre, assure le responsable en France, elles s'appuient sur notre architecture CDN performante avec des temps de latence extrêmement courts. » Une architecture qui permet le multi CDN pour maîtriser la distribution régionale des contenus et gérer les risques de pics. Lesquels doivent faire face à une consommation sans cesse croissante de la donnée. Un phénomène auquel Limelight répond par un enrichissement de l'infrastructure. « Tous les ans, on ajoute de nouveaux points de présence (POP) pour garantir la qualité de distribution. » Le prochain devrait s'ouvrir à Marseille, lieu d'arrivée des câbles en provenance du continent africain. Limelight gère une quarantaine de POP aujourd'hui.
Au service des gros fichiers
C'est donc par cette architecture propre, orientée dès les débuts dans le transport des gros fichiers plutôt que dans l'optimisation d'accès des sites web, que Limelight entend se distinguer sur l'offre de diffusion de contenus et des services connexes. Au risque de voir s'éloigner des clients comme Netflix qui a décidé de s'appuyer sur sa propre infrastructure pour opérer son service de vidéo à la demande. Une tendance qui n'inquiète pas l'entreprise de CDN. « Créer son propre réseau est très compliqué, estime Arnaud Blandin. Datacenters, accords de peering, fibre noire, liaison transatlantique. c'est extrêmement onéreux. » Autrement dit, un choix réservé aux quelques acteurs qui affichent des volumes suffisants pour s'affranchir des services d'opérateurs. Dans tous les cas, Limelight se dit en mesure d'accompagner ce profil de clients sur un certain nombre de services très spécifiques, donc à valeur ajoutée, comme la distribution de certificats à l'échelle mondiale.
Les services de Limelight sont assurés par quelque 600 salariés dans le monde (dont une cinquantaine en Europe et une dizaine en France). Nintendo, Carrefour, L'Oréal, Allianz, ou encore Deutsche Bank comptent parmi les quelques 1200 clients que l'opérateur de CDN entend élargir en gagnant de la visibilité dans le monde média.
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