CeBIT : SAP, le cloud et la mobilité. Une nouvelle vision du monde ?
De notre envoyé spécial à Hanovre - Tandis que le plus grand salon IT au monde bat son plein, SAP convoque la presse internationale et passe quelques messages clés - des messages non négligeables qui réaffirment la nouvelle vision de la firme. C'est Jim Hagemann Snabe, en personne, l'un des deux directeurs généraux (Co-CEO), qui s'est chargé de les communiquer :
"Real time for every user, every device, everywhere" : cette phrase en forme de slogan (« le temps réel pour tous, sur tout terminal et en tout lieu ») résume, à sa façon, la nouvelle vision de SAP. Et tous les axes de développement sont ainsi mis en perspective.
Le real time est un impératif, estime Hagemann Snabe : les données qu'il faut inspecter et traiter sont tellement volumineuses que cela ne peut se faire qu'en mémoire, ce qui met sur un piédestal les approches « in memory » de SAP et justifie les multiples investissements que le géant du logiciel a faits et continue de faire dans HANA, notamment.
Au passage, SAP égratigne Oracle en indiquant que les systèmes de bases de données à l'ancienne sont dépassés ou sont relégués à un rôle subalterne. Idem pour le dataware housing. Sybase (acquisition de SAP) échappe à la critique toutefois pour ses qualités en mobilité et en big data (approche en colonne).
Cloud, mobilité et 'in memory' vont de pair
Sap insiste sur la nécessité absolue pour les terminaux mobiles de pouvoir accéder à des données gérées avec des process optimisés. Le message est clair. Comme l'optimisation des processus est l'affaire de SAP, c'est aussi à SAP de remplir le reste du cahier des charges : accueillir tous les accès mobiles d'où qu'ils proviennent et fournir une réponse rapide.
L'éditeur de logiciels voit la nécessité du cloud et des technologies in-memory. Cette conclusion peut paraître un peu rapide toutefois.
Faire du marketing avec le cloud est facile ; faire de l'argent beaucoup plus dur - disent, en substance, les dirigeants de SAP.
Autre point notable, la firme indique avoir investi pour rendre moins coûteuses ses solutions de type on-demand en cloud. Hagemann Snabe présente l'équation ainsi : pour gagner de l'argent, il faut des coûts faibles et des effets de volumes sur les utilisateurs. SAP a travaillé pour optimiser le système et réduire les coûts. Faut-il en déduire que les effets volumes ne sont pas encore là ? On est tenté de le penser.
Un logiciel exploité sur site et porté sur le cloud, ça ne suffit pas.
Porter des applications existantes sur le cloud, telles quelles, cela ne pourra pas faire une bonne offre. Voilà une prise de conscience intéressante et un aveu qui ne peut que rassurer les techniciens. Faire du logiciel « pour le cloud » cela ne s'improvise pas. Et Hagemann Snabe a bien marqué la frontière avec les offres hébergées en ligne et autres offres factices. Un logiciel en clouddoit être développé pour cette cible avec des prérequis techniques importants à prendre en compte. Même si les fonctionnalités métier sont les mêmes, la machinerie en dessous diffère. On apprend d'ailleurs que SAP développe 'business one' à Changai.
Dans le cahier des charges du bon logiciel à cloud sont cités : le multitenant (pouvoir ranger les clients les uns à côté des autres dans le même produit, la même plateforme) et l' « échelonnabilité » (scability, ou la possibilité de monter en puissance).
Quelle stratégie de go-to-market pour le cloud ?
Cette question n'est pas facile à répondre, car les risques de cannibalisation de la base installée ou de mise en concurrence à l'encontre des partenaires intégrateurs existent pour SAP. Ces risquent prennent plusieurs formes.
Interrogé sur ce sujet, Hagemann Snabe botte en touche et passe la parole à Lars Dalgaard, désigné "Mister Cloud", ou grand responsable des offres en cloud (et patron de Sucess Factors) . Ce dernier fait une réponse convenue en citant pêle-mêle différents canaux de vente d'offre en cloud. Est-il si difficile d'avoir une stratégie go to market pour les offres en cloud ou faut-il attendre d'y voir plus clair ? L'avenir nous le dira.
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