Recherche

Christian Nibourel (Accenture) : «Il faut avoir une vision globale»

En repensant son organisation face aux nouveaux usages, Accenture tisse un modèle d'entreprise qui conjugue environnements économique, social et écologique. Et fait des émules.

Publié par La rédaction le | Mis à jour le
Lecture
3 min
  • Imprimer
Christian Nibourel (Accenture) : «Il faut avoir une vision globale»

Des tables de travail avec connexion réseau en libre service, des espaces de travail thématiques, des salles de réunion réservables en ligne avec, pour certaines, des solutions de visioconférence, des espaces pour s'isoler le temps d'une communication téléphonique, une grande salle (le lounge) où se croisent les services de cafétéria, fournitures, courrier, centre de réparation informatique, massage (une fois par semaine), jeux vidéo (peu utilisé par ailleurs), et qui reconstitue la place d'échanges informels (mais très efficace) d'informations entre les salariés, des tableaux de bord sur écrans plats qui diffusent l'évolution de la consommation énergétique du bâtiment, etc. L'aménagement du siège social d'Accenture à Paris, dans le XIIIe arrondissement, a quelque chose d'unique (ou presque) et, dans tous les cas, d'original dans l'innovation. Pas tant dans la décoration du lieu que dans l'organisation de travail que la réorganisation de l'espace implique.

« Le fonctionnement en silo de l'entreprise est contre-productif. Il faut avoir une vision globale, explique Christian Nibourel, le président de la société de conseils IT en France. C'est pourquoi nous avons mis en place un modèle cohérent et évolutif. » Une initiative amorcée en 2009 - « la sortie de crise nous paraissait être le bon moment » - et baptisée 'Moving forward' (aller de l'avant). « Il s'agit d'un projet de transformation profonde et d'expérimentation », précise Marc Thiollier, directeur général France et responsable des opérations non commerciales pour la France, la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg et l'outre mer.

Des espaces repensés selon les usages

Ainsi, les bureaux personnalisés où chacun s'isole de l'autre et occupe inutilement de la surface lorsque son occupant est absent ont disparu des locaux. Chacun s'installe dans l'environnement qui va convenir le mieux à sa mission du moment. Par exemple, ces trois cadres qui travaillent sur un projet commun vont profiter de l'espace de travail doté de deux écrans de présentation pour faire avancer leur projet. Tel autre responsable s'isolera avec deux collègues dans une sorte de caisson partiellement ouvert qui recrée une sorte d'intimité dans un environnement décontracté. Une salle d'échange dotée d'outils de communication unifiée/visioconférence et de partage de documents (notamment cet étonnant rétroprojecteur qui permet d'écrire littéralement sur le document projeté au mur avec possibilité d'enregistrer les modifications) facilitera la réunion avec collègues ou clients éloignés, etc. « Les espaces ont été repensés selon les usages, explique le dirigeant. Nous avons étudié 200 scénarios d'usages et créé une dizaine d'espaces thématiques. »

Et ça marche. « Chacun s'organise comme il l'entend et cela fluidifie l'organisation », justifie non sans une certaine satisfaction Marc Thiollier. Une constatation plus qu'une véritable mesure de performances. « Nous ne mesurons pas la productivité mais l'engagement qui nous permet de constater la fierté, la motivation des collaborateurs, car l'engagement est source de progrès [pour les résultats de l'entreprise]. C'est un modèle vertueux car il réduit mes coût de fonctionnement, le système s'autoalimente. Les amortissements me coûtent moins cher aujourd'hui qu'hier. Les bénéfices se constatent dans le taux d'investissement des collaborateurs. »

La satisfaction du salarié

Un engagement qui passe donc par la satisfaction du salarié et dont le télétravail constitue l'un des points forts de cette avancée. « C'était avant tout une demande des salariés et j'étais plutôt réticent au départ pour son application sur les non cadres, notamment les postes de secrétariat », avoue Marc Thiollier qui se dit aujourd'hui plutôt satisfait du résultat. « Cela participe de la fierté d'innovation du salarié [donc de son engagement]. Je suis étonné par la capacité du salarié à s'organiser. » Autrement dit, offrir plus d'autonomie au collaborateur ne le rend pas moins responsable, au contraire.

Suite page 2

Sur le même thème

Voir tous les articles Cloud

Livres Blancs

Voir tous les livres blancs

Vos prochains événements

Voir tous les événements

Voir tous les événements

S'abonner
au magazine
Se connecter
Retour haut de page