Cisco : «un nouveau châssis pour les dix prochaines années»
Il y a deux approches pour fournir des commutateurs aux datacenters : la rupture adoptée par les challengers des géants du réseau et les start-ups afin d'attirer l'attention ; ou la continuité - à caractère industriel - pour rassurer les clients avec des équipements qui seront encore là demain.
ÃDV#Cisco se place sans aucun doute dans la seconde catégorie, ce qui ne lui interdit pas au moment opportun, comme avec cette nouvelle annonce de deux commutateurs MDS, de rappeler sa capacité d'innovation (voir l'annonce « Cisco en reprend pour 10 ans avec ses commutateurs SAN MDS »).
Silicon.fr : Vous faites évoluer MDS, mais vous conservez vos fondamentaux, alors que vos concurrents souhaiteraient plutôt miser sur la rupture technologique. Pourquoi ?
Eric Debray : Nous sommes dans le monde du stockage réseau avec notre gamme MDS depuis 2002. Nos produits ont pu vivre dix ans sans rupture. Il n'y a jamais eu d'arrêt en production, même lorsque nous y avons intégré des évolutions. Le système d'exploitation n'a pas changé, c'est NX-OS, le même que sur Nexus. Et notre plateforme de gestion DCNM (Data Center Network Manager) est commune au SAN et au LAN.
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Mais la tendance est à de nouveaux châssis, plus puissants et plus importants, avec toujours plus de pression sur les I/O (entrées/sorties) pour la virtualisation, avec des processeurs multicours pour décharger la charge virtuelle sur des charges physiques, et de nouveaux disques qui augmentent le taux d'I/O.
Nous devons être prêts à assurer des évolutions, sur le débit, sur la bande passante et sur la disponibilité. C'est pourquoi nous annonçons un nouveau châssis pour les dix prochaines années. Avec cependant le même OS, NX-OS, et la même plateforme d'administration, DCNM, pour les acquis. Mais avec des performances pour répondre aux attentes futures de nos clients.
Votre approche industrielle est très nette. Comment se caractérise-t-elle ?
Dans le datacenter, le cycle de vie des machines en cour de réseau est long. C'est pourquoi nous fournissons des équipements qui vont durer 5 à 10 ans, avec des capacités d'évolution. Et régulièrement nous repoussons d'un cran la puissance.
C'est l'exemple du FCoE qui entre dans le datacenter. Mais au final, c'est une question qui regarde les organisations. Ce n'est pas à nous d'imposer des migrations. Mais tout est possible aujourd'hui.
Au risque de laisser penser que vous êtes en retrait sur l'innovation ?
Pour Cisco, l'innovation passe par la création de pseudo start-ups. S'il n'y a pas de remise en cause dans le cour de réseau, nous apportons malgré cela beaucoup d'innovations, par exemple le VSAN et l'Inter VSAN pour la virtualisation, l'intégration de FCoE, ou le multiprotocoles.
Notre force est de pouvoir le faire avec un existant, tout en essayant de ne pas déstabiliser nos clients et de ne jamais remettre en cause leur environnement.
Prenez nos annonces d'aujourd'hui : nous misons sur la cohérence avec la gamme existante. Nous ne laissons pas tomber le marché du fiber channel, sans rupture de gamme, même si par le passé nous avons donné l'impression d'une absence d'annonces. Il nous manquait simplement un nouveau saut, avec cohérence.
Et le SDN (Software Defines Networking) ?
Pour nous, le SDN porte plus sur des aspects comme la programmation des évènements. Avec l'environnement Open Network, nous proposons des contrôleurs One OpenFlow et OnePK (plateforme One Platform Kit pour les développeurs) avec un framework Cisco ONE Controller pour des équipements qui seront compatibles avec notre stratégie ONE.
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