Cloud : Edward Snowden cloue au pilori Dropbox, Skype, Google
« Pour s'imposer, le Cloud doit tendre vers un système à zéro connaissance. » Dans une Interview donnée au Guardian depuis Moscou, le lanceur d'alerte et ancien employé de la NSA Edward Snowden est revenu sur la problématique du Cloud qui tend à centraliser la disponibilité des données. Ce qui en facilite l'accès à des fin d'espionnage, sécuritaires ou industriels, par des tiers peu scrupuleux comme l'a montré le programme Prism de surveillance planétaire de l'Agence américaine de renseignement.
Cette situation est de nature à fragiliser la confiance que les clients, entreprises ou utilisateurs individuels, sont susceptibles de porter à leur fournisseur. Une problématique notamment mise en évidence dans l'étude Le Big Data face au défi de la confiance des cabinets Boston Consulting Group (BCG) et DLA Piper.
Dropbox, complice de Prism
Pour autant, Edward Snowden ne pense pas que le modèle du Cloud soit condamné. A condition que les fournisseurs adoptent une ligne claire qui est de traiter la donnée, mais pas de la comprendre. « C'est le seul moyen de prouver à leurs clients qu'ils peuvent avoir confiance en leurs informations », estime l'intéressé dont le visa russe arrive à expiration ce mois de juillet.
Une solution qui passe nécessairement, a priori, par le chiffrement des données que seule la clé, détenue par le client, permettra de déchiffrer. Selon les législations, son obtention impose de passer par la voie judiciaire interdisant ainsi tout accès direct des instances de surveillance comme c'est le cas actuellement pour des services comme Dropbox. Un service jugé comme « un partenaire complice de Prism » par l'ancien administrateur système de la NSA qui rappelle l'entrée en avril dernier de l'ancienne secrétaire d'Etat de l'administration George W. Bush, Condoleezza Rice, au conseil d'administration du service de stockage Cloud. Il privilégie l'utilisation d'un autre service de sauvegarde SpiderOak.
Analphabétisme numérique
Edward Snowden se méfie d'ailleurs comme de la peste des services de cloud public. Et déclare ne jamais utiliser Skype ou Google pour ses communications personnelles. « Nous ne devrions jamais leur faire confiance sans vérifier leurs activités, ce qu'ils font de nos données, alors qu'ils décident en notre nom où placer la limite [entre données publiques et privées]. »
Plus globalement, Edward Snowden évoque l'analphabétisme numérique des juristes « probablement le facteur le plus important qui explique les échecs en matière de surveillance que nous avons vu chez presque tous les gouvernements occidentaux » Et d'ajouter, selon lui, que « nous devons penser cela en termes d'alphabétisation car la technologie est un nouveau système de communication, c'est un nouvel ensemble de symboles que les gens doivent comprendre intuitivement. »
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