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Cloud : combien pèsent les hyperscalers en 2021 ?

Publié par Clément Bohic le - mis à jour à

Les « trois grands » du cloud ont publié leurs résultats trimestriels. Où en sont leurs activités respectives ?

Comment un hyperscaler peut-il augmenter sa marge ? Entre autres, en allongeant la durée de vie utile de ses serveurs. Illustration chez AWS : en passant de trois à quatre ans, la branche cloud d'Amazon a réduit de 2,7 milliards de dollars ses charges de dépréciation et d'amortissement sur l'exercice 2020. Et augmenté son bénéfice net de 2 milliards.

Google a lui aussi activé ce levier. Il en fait part dans ses derniers résultats financiers (du 2e trimestre 2021). Sans préciser l'ampleur des gains. Mais en évoquant un effet positif sur le résultat d'exploitation de son activité cloud. Celui-ci reste dans le rouge, à -591 M$, du fait notamment des charges de rémunération. Mais il l'est nettement moins qu'il y a un an (-1,426 milliard).

Sur le volet revenus, Google Cloud a atteint un nouveau record trimestriel, à 4,628 milliards de dollars (environ 7,5 % du C. A. d'Alphabet). À 54 %, son taux de croissance annuelle est en hausse, mais n'atteint pas celui de la publicité (+84 % sur YouTube ; +68 % sur le search et autres). Il faut dire que celle-ci avait subi, au 2e trimestre 2020, l'impact du Covid.

Google Cloud compte aussi pour une bonne partie des produits constatés d'avance (assimilables à des acomptes ; 3,2 milliards de dollars au 30 juin 2021). Et plus globalement, des revenus prévisionnels liés aux contrats avec engagement : 35,3 milliards de dollars au 30 juin 2021. Dont environ la moitié devrait être comptabilisée en C. A. sous 24 mois.

AWS pèse trois Google Cloud

AWS aussi atteint un nouveau record de chiffre d'affaires : 14,809 milliards de dollars sur le trimestre. Soit 27 % du C. A. global d'Amazon (+ 1 point en un an). Il franchit par ailleurs officiellement les 50 milliards de revenus sur 12 mois glissants. Côté résultat opérationnel, c'est là aussi du jamais-vu (4,193 milliards ; +25 %). Mais la marge se réduit (-2,8 points, à 28,3 %). L'effet de change n'y est pas étranger (226 millions de dollars de manque à gagner).

Concernant Azure, pas de chiffres précis. Microsoft l'inclut dans le segment « Intelligent Cloud », qui comprend aussi SQL Server, Windows Server, Visual Studio, System Center et GitHub. Ses revenus trimestriels s'élèvent à 17,375 milliards de dollars. Ils affichent un taux de croissance (+30 %) légèrement supérieur à ceux des deux autres segments. À savoir « Productivity and Business Processes » (essentiellement Office, Dynamics et LinkedIn) et « More Personal Computing » (informatique cliente). Même dynamique pour le résultat opérationnel : +46 %, à 7,787 milliards. Inférieur néanmoins à celui du segment « Productivity and Business Processes ». Le reflet des investissements en R&D cloud.

Au sein de la famille « Intelligent Cloud », Azure, nous affirme-t-on, a enregistré des revenus en augmentation de 51 % par rapport au 2e trimestre 2020. Une performance de l'ordre de LinkedIn (hors solutions marketing), de Dynamics 365 et du search (hors coûts d'acquisition). Elle est du même niveau sur l'ensemble de l'exercice fiscal 2021 de Microsoft, achevé le 30 juin. +50 % en l'occurrence, au sein d'un segment « Intelligent Cloud » qui dégage 60,08 milliards de revenus (+24 %) et 26,126 milliards de résultat d'exploitation (+43 %). La marge augmente là aussi essentiellement grâce au prolongement de la durée de vie de certains équipements.

Illustration principale © vladimircaribb - Adobe Stock

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