Ed Zander quitte la tête de Motorola
Ed Zander, 60 ans et directeur général de Motorola, a fini par céder à la pression des actionnaires du groupes, menés par le milliardaire américain Carl Icahn, qui le critiquait fortement.
Ed Zander
Le patron de l'équipementier paie les difficultés de son groupe sur le marché hautement concurrentiel de la téléphonie mobile, de la concurrence de Nokia, inaccessible à la première place mondiale, et du sud-coréen Samsung qui lui a pris la deuxième place mondiale.
Rappelons qu'au troisième trimestre, Nokia a vendu 110 millions de combinés, soit 22 millions de plus qu'il y a un an. Sa part de marché bondit de 3 points à 38,1%. Le sud-coréen Samsung a écoulé 41,7 millions de mobiles contre 30,5 millions il y a un an. Selon le Gartner, le groupe affiche une part de marché de 14,5%. A la troisième place, l'effondrement de Motorola se confirme. L'entreprise américaine voit ses ventes plonger de 52 millions d'unités à 37,7 millions. Il est le seul des cinq grands à voir sa part de marché se replier, s'écrouler même puisque elle passe de 20,7% à 13,1%. « Motorola paie aujourd'hui les frais de sa stratégie mise en place il y a un an », note, acerbe, le Gartner.
Le groupe souffre en particulier de difficultés à renouveler ses gammes, à l'exemple du combiné Razr dont le succès n'a pas été poursuivi. Il lui est également reproché son agressivité sur les prix, sa propension à les abaisser trop rapidement, ce qui lui ferait perdre de précieux points de marge.
Le départ d'Ed Zander va relancer les spéculations autour du devenir du groupe. Il redonne également une position de premier plan à Carl Icahn, qui ne cache pas sa volonté de créer une scission de Motorola en trois entités : les combinés mobiles, les infrastructures de réseaux mobiles et les réseaux domestiques.
Greg Brown, 47 ans, actuellement directeur général délégué, a été nommé à la tête de Motorola. Une nomination qui peut être en revanche interprétée comme une déconvenue pour Carl Icahn, car il a été recommandé par Ed Zander.
Sa première déclaration faite à Reuters, « Nous devons consolider les positions que nous avons bâties et continuer sur cet élan« , a d'ailleurs été interprétée comme un aveu de sa volonté de maintenir le groupe en tant qu'entité indépendante.
Motorola pourrait donc dans les mois à venir être l'objet d'une âpre guerre de succession et de scission, à l'avenir incertain.
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