Edouard Chalouhi - DSI de France Galop : « Je suis dans une démarche d'architecte qui doit choisir les bonnes plateformes avec un ratio efficacité-coût »
Publié par Philippe Leroy le - mis à jour à
Directeur des systèmes d'information et de la transformation numérique, Edouard Chalouhi explique son approche sur les sujets cyber, cloud et IA générative au sein de de France Galop.
Dans notre étude Trends of IT 2024, on constate que l'adoption du multicloud est désormais la règle dans les entreprises françaises. Où en êtes-vous chez France Galop ?
Edouard Chalouhi - Toute notre infrastructure est aujourd'hui dans le Cloud privé et public sur Azure et AWS. On parle aussi de cloud hybride parce qu'on a des systèmes mainframe que l'on a besoin d'héberger chez un spécialiste. La prochaine étape sera de recourir davantage à des solutions SaaS. La DSI se raccroche de plus en plus à des sujets vraiment métiers. D'ailleurs, sa place n'est plus du tout la même. Elle s'éloigne de plus en plus des couches techniques. Maintenant, on gère plutôt des environnements. Je suis dans une démarche d'architecte qui doit choisir les bonnes plateformes avec un ratio efficacité-coût qui soit le meilleur possible.
N'est-ce pas problématique, à terme, de mettre une distance entre DSI et solutions techniques ?
Le danger dans tout ça, c'est perdre la cohérence et l'organisation autour du système d'information (SI). L'idée, ce n'est pas de se retrouver avec un morceau chez l'un, puis un autre morceau chez l'autre, mais plutôt d'avoir des SI qui soient suffisamment structurés et protégés chez chacun de nos hébergeurs. Notre prochain sujet, c'est d'améliorer nos solutions d'hébergement.
Autre enseignement de l'étude : les solutions de cybersécurité s'achètent de plus en plus en mode as a service...
Aujourd'hui, le SI est éparpillé, l'utilisateur n'est plus forcément dans les locaux de l'entreprise, donc, il faut que la protection soit totale, partout et tout le temps. Cette capacité de protection est native dans les offres SAAS. Nous avons de plus recours à une expertise via un RSSI à temps partagé chez France Galop, parce qu'on s'appuie sur des structures dont c'est le métier et qui font de la veille pour l'ensemble de leurs clients. Je pense que c'est ce qui est vrai pour la cybersécurité le sera pour d'autres sujets très complexes, l'IA notamment. Sur des sujets d'une telle complexité et qui évoluent tellement vite, les DSI d'une certaine taille ne pourront pas internaliser ces fonctions-là.
Le principal enjeu cyber, c'est la gestion des identités ?
Chez France Galop, c'est un sujet très important. Beaucoup de nos clients - propriétaires de chevaux, entraineurs, etc- ont accès au système d'information pour effectuer un certain nombre d'actions. La gestion des accès et des identités est donc un sujet critique car il y a une hétérogénéité technique externe que nous devons intégrer et gérer. C'est la même chose pour les salariés qui se connectent depuis l'extérieur, qu'ils soient en télétravail ou en déplacement.
Comment abordez-vous le sujet de l'IA générative chez France Galop ?
Nous avons beaucoup de données structurées, c'est même notre patrimoine digital premier. L'enjeu est aussi technique qu'organisationnel pour le valoriser et trouver un ROI à des investissements importants. Nous avons mis en place une équipe projet dédiée à ce sujet. Des processus pouvant être facilités avec l'aide de l'IA générative sont en cours d'identification et nous avons déjà quelques pistes sérieuses. Ce sujet est piloté par la DSI mais la direction générale et les métiers sont très intéressés parce qu'il y a impact business et de productivité immédiat. Dans ma carrière, je n'ai jamais vu un tel engouement du comité de direction sur un sujet IT.