Free Mobile: Xavier Niel allume les "3 opérateurs monopolistiques"
Publié par La rédaction le | Mis à jour le
Lors du lancement de l'offre Free Mobile à 19,99 euros, Xavier Niel a eu la dent dure contre ses trois concurrents, contre l'oligopole. Ambiance règlement de comptes !
On savait Xavier Niel, le tonitruant patron d'Iliad / Free, capable d'ironie cinglante. Ce 10 janvier, devant la presse (cf. notre article sur le lancement à 19,99 euros et 15,99 euros : 'Free Mobile introduit l'illimité voix et Internet à moins de 20 euros'), il n'a pas mâché ses mots. Nous avons eu droit à un florilège. D'entrée de jeu, un petit film savamment monté sur des images des années 30 évoquait la prohibition et la mafia, Al Capone aux États-Unis. Et sur ces images et les dialogues, étaient plaqués en voix off des propos tenus par les dirigeants des trois opérateurs - dont Martin Bouygues - qui fustigeaient l'arrivée d'un quatrième opérateur ou balançaient des propos peu amènes sur Free.
Le ton était donné : un véritable règlement de compte ! À propos des forfaits d'Orange, SFR et Bouygues, le fondateur de Free parle d'un « ras le bol d'être engagé », d'offres « chausse-trappes » : « Ils essaient systématiquement de vous coincer ! » Et de continuer dans la même veine, un peu démago : « Il y en a marre qu'on vous embrouille ». (.) « Pour la complexité des tarifs, en moyenne 70 pages, mon chouchou c'est SFR ! » . Et d'exhiber un catalogue avec des grilles effectivement complexes.
Leur but ? « Vous faire payer soit un forfait surdimensionné que nous n'allez pas utiliser, soit vous faire payer plus avec les dépassements ».
Résultats ? « La France affiche les tarifs mobiles les plus chers d'Europe, les plus chers du monde », lance-t-il tout de go, peu avare d'exagérations.
L'escroquerie subie par les frontaliers
« L'autre escroquerie majeure, c'est celle qui touche les frontaliers, enchaîne Xavier Niel. À 100 mètres de chez vous, si vous habitez près de la frontière, les opérateurs mobiles vous taxent de 0,47 euro pour Bouygues, 0,51 euro pour SFR (.) - cela pour une « frontière virtuelle » », puisque dans l'Union européenne. [Free propose un forfait sur 40 destinations].
À propos des SMS régulièrement facturés 0,10 euro, et dans des forfaits bornés à 200 unités -« contre 3000 aux États-Unis », le patron de Free Mobile enfonce le clou : « On vous presse comme des citrons ! ». Et au sujet des MMS : « Ici encore une nouvelle gruge. Ils poussent encore plus loin !, avec 0,30 euro l'unité. (.) Nous, nous disons stop ! »
Et pour les accès Internet, Xavier Niel parle de « faux Internet », dénonçant le 'fair use' limité à 1 ou 2 gigas [Free annonce 3 Go, d'entrée de jeu]. Pour expliquer son offre, Free Mobile détaille les avantages de son réseau de hotspots, tout simplement « le premier réseau mondial de hotspots » -et cela « grâce aussi à un nouveau protocole de connexion automatique ».
Promesses tenues ou non ?
Pour résumer son offre (19,99 euros/mois), Xavier Niel répète qu'il s'agit d'un « forfait idéal, d'une offre idéale » (appels voix illimités, SMS et MMS illimités, Internet illimité avec fair use 3 Go).
Sur le fait de tenir ou non ses promesses (« diviser les prix par 2 »), le patron de Free martèle : « Nous sommes 4,5 fois moins chers qu'Orange ». Et d'afficher une page comparative, à partir du site Lebonforfait.fr.
Et le roaming facturé par les trois concurrents ? Il présente des « coûts cachés » : « Ils se rattrapent là-dessus ! » - lâche-t-il.
Évoquant ensuite la vente des terminaux chez ses confrères, Xavier Niel parle d'une offre « couscous boulette », où il est impossible de dissocier le terminal des forfaits proposés. Tout le contraire chez Free Mobile: « Je peux acheter mon terminal n'importe où ailleurs ». « Nous proposons tous types de terminaux ». Et de donner le cas de l'iPhone 4S à 1 euro et le Galaxy S II de Samsung. « Il n'y a aucune offre équivalente sur le marché. ». En fait, tout devient possible, mais sans subventions de Free, il faudra bien payer son terminal. [exemple, l'iPhone 4S à 1 euro revient à 541 euros: 15 euros /mois sur 3 ans].
Et d'ajouter : « Vous allez pouvoir régler son compte à votre opérateur. »
Du côté des gentils, Xavier Niel salue « la communauté [qui] nous a soutenus (.). On a envie de leur dire merci. (.) On a envie de vous faire plaisir » - associant le parterre de journalistes à sa mimique.
À propos de l'offre pour les petits consommateurs dite « RSA » , Xavier Niel n'est pas plus tendre : il évoque une mesure imposée par « l'oligopole ». Et il ajoute, fustigeant les « 3 opérateurs monopolistiques » c'est « un racket, une super arnaque. C'est franchement scandaleux ».
Ici, avec 2 euros (pour 60 minutes, 60 SMS), Free revendique diviser ce forfait des pauvres par. 14 !
La fin de 15 ans de carcan
Et pour conclure, Xavier Niel lance : « C'est la fin du carcan des 15 dernières années » - avant d'argumenter sur la couverture du territoire ; partout en France « y compris dans le Cantal. -hormis un ou deux endroits. mais c'est bien « la totalité du pays ». »
En ce jour de lancement, quels clients sont visés ? Xavier Niel parle d'offres « exclusives » aux « trois premiers millions d'abonnés » - songeant très certainement aux abonnés -privilégiés - de la Freebox et d'Alice (au total, 4,79 millions d'abonnés haut débit).
Cette offre, a-t-il affirmé en fin de présentation, a été créée en 2007, telle quelle, sur un coin de bureau, et n'a pas été changée. Il était déjà clair que ce serait « une offre de réseau mobile centré sur Internet ».
Pour les remerciements, le patron d'Iliad / Free a appuyé les noms de François Fillon, Jean-Ludovic Silicani (ARCEP) mais surtout Bruno Lasserre qui « a systématiquement appelé à plus de concurrence ».
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